Yves Carbonne & guests

« Tales of the Reconstruction » en live

Par Vince, photos Christine Sardaine

Rocher de Palmer, jeudi 30 novembre 2023.

Au pied levé, je remplace le docteur es-Carbonne, Philippe Desmond. Alors, un peu de mansuétude, vous n’aurez pas ci-après les envolées lyriques de l’expert qui a récemment signé 2 chroniques sur ce bassiste d’exception ; une lors du concert solo au Théâtre le Jonchet à Cambes (33), il y a 2 mois, le 30 septembre 2023 et fin août lors d’un concert à La Vraie Gare.
https://blog.lagazettebleuedactionjazz.fr/yves-carbonne-la-magie-du-solo/
https://blog.lagazettebleuedactionjazz.fr/yves-carbonne-tales-of-the-reconstruction/
Ce soir au Rocher de Palmer, Yves Carbonne (basses) présente son nouvel album, accompagné du noyau dur des musiciens qui l’ont enregistré, et quel noyau ! Camélia Ben Naceur (piano, claviers), Freddy Buzon (trompette et bugle), Christophe Monniot (sax alto), Joris Seguin : (batterie) et un autre bassiste, Shob (basse électrique).


Dans cet écrin sonore riche, Yves peut laisser libre court à sa créativité, avec la même exigence qu’en studio.
Le set commence (comme sur l’album) par « Low and Slow », une sorte de blues groovy où les deux bassistes font sonner les ultra basses fréquences pendant que Freddy et Camelia chorussent sur le thème. Sur le slap de Shob, Yves Carbonne utilise une « sub-basse » accordée à l’octave en dessous, mais c’est pas si grave !
Une introduction qui pose le décor, un jeu à la fois puissant et d’une extrême précision et un espace qui laisse place à l’improvisation.
Le perfectionnisme d’Yves Carbonne se niche non seulement dans l’originalité et le contraste des titres, mais aussi dans l’emploi de 6 guitares basses distinctes, une à chaque morceau ou presque, dont la plupart sont des pièces uniques, la plupart faites sur mesure par des artisans luthiers.
Derrière son air grave (et c’est logique lorsque l’on joue de la basse), Yves prend un plaisir altruiste à voir ses compagnons de scène sublimer ses compositions.
« 1967 », interprété sur une fretless 6 cordes, met en avant le facétieux saxophoniste Christophe Monniot après un véritable concerto de Camélia en introduction.
« Detachment » une ballade jouée en trio, basse 12 cordes, batterie caressée par les balais et piano, donne la mesure du talent associé à la démesure de l’instrument.
« Inspiration »,morceau d’inspiration soul, véritable conversation entre instruments et contrechant au bugle par Monsieur Buzon, s’évanouit en solo de batterie.
« Seven Windows » n’est pas une pub pour Microsoft mais un morceau solo sur la basse 12 cordes qui suspend un instant le concert aux 8 octaves de ce monstre de bois et d’acier.
Suivent « More Life », « Focus », « Mood », « Angel », « Legacy », des titres qui figurent sur l’album studio « Tales of the Reconstruction ».
Titres « fusion », ballades oniriques, duos basse saxo, morceau mid tempo… tout le catalogue y passe ; dans ce contraste de sons et de rythmes, de phrases mélodiques et de solos, le concert touche à sa fin.
Deux rappels, vivement réclamés par le public et chaleureusement accordés par le sextet clôturent la soirée en feu d’artifices. « Back to Earth », une composition de Camélia Ben Naceur, offre un mélange acoustique chamarré de rythmes et de couleurs sonores. Enfin, le très célèbre « Red Baron » de Billy Cobham , interprété de façon très sensuelle, sera le mot de la fin de cette soirée d’exception.
Sur l’ensemble du concert, est-il utile de souligner la vélocité de Camélia Ben Naceur, le lyrisme de Freddy « Miles » Buzon, le son singulier de Christophe Monniot, la finesse de Joris Seguin et la précision de Shob ?
A l’applaudimètre, le bilan Carbonne est visiblement excellent.


Set list :

  • Low and Slow
  • 1967
  • Detachment
  • Inspiration
  • Seven Windows
  • More Life
  • Focus
  • Mood
  • Angel
  • Legacy

Rappels :

  • Back to Earth
  • Red Baron

https://www.yvescarbonne.com/

Galerie photos :