Yves Carbonne « Tales of the Reconstruction »

Par Philippe Desmond

Yves Carbonne : guitares basses de 4 à 12 cordes, guitare contrebasse, claviers, ordinateurs

Camélia Ben Naceur : piano, claviers (2,6)

Randy Bernsen : guitare (12)

Freddy Buzon : trompette (1)

Stéphane Edouard : voix, percussion (6)

Christophe Monniot : sax baryton (8)

Joris Seguin : batterie (1, 2, 3, 4, 6, 12)

Déjà quatre ans qu’Yves Carbonne nous avait offert « Beyond the Waves » (1), le voilà de retour pour son déjà cinquième album personnel.

Toujours un bonheur que de retrouver les chaudes sonorités si caractéristiques qu’il fait naître de ses nombreuses guitares basses, la plupart faites sur mesure par des luthiers (Noguera, Drozd, Nico Dayet). Des guitares, j’insiste, certes basses, mais des instruments pas seulement rythmiques, des bijoux cordés dont il tire des mélodies et des harmonies tellement riches et enveloppantes. Sur les douze titres de l’album c’est une variation constante de paysages musicaux, d’émotions, qu’ Yves nous propose aux commandes d’une belle partie de sa collection.

Mais il n’est pas seul, loin de là, il s’est même bien entouré d’invités de marque, allez vérifier leurs CV… C’est Freddy Buzon qui vient le seconder sur le premier titre « Low and Slow », un fantastique blues que deux de leurs illustres collègues n’auraient pas renié, je parle du bassiste au pork pie hat et du trompettiste époque lunettes noires et vestes à paillettes ; superbe !

Quel plaisir ensuite d’entendre Camélia Ben Naceur rayonner dans « 1967 » sur un vrai piano, dans un véritable concerto qui très vite se muscle de la rythmique d’Yves et Joris ; éblouissant !

Quelle beauté que ce « Detachment » un duo entre la basse 12 cordes d’Yves et la batterie légèrement caressée des balais de Joris. Autre duo mélodieux basses, batterie avec « Inspiration » enveloppant, sensuel, apaisant. Voilà des sons qui nous sortent d’un ordinaire parfois trop envahissant et sans surprises. Yves Carbonne seul maintenant avec « Visualization », léger, sensible, aérien ; pur moment.

Les vocalises de râga de Stéphane Edouard lancent « More Life » un titre fusion à la rythmique nerveuse et un Joris déchaîné où Camélia revient aux claviers, Yves ayant chaussé une fretless 6 cordes, hommage certainement à une autre de ses icônes, Jaco.

Quel incroyable titre ensuite que ce « Focus » un duo avec le sax baryton de Christophe Monniot avec des unissons d’un autre monde !

Yves Carbonne a étudié avec Jack Tocah, on ressent bien la filiation dans « Mood » avec ces cordes chantantes, célestes. Changement de décor musical avec ce solo de guitare contrebasse acoustique qu’est « Angel ».

La guitare acoustique de Randy Bernsen s’invite sur le dernier titre « Legacy » une bien belle ballade qui nous prend par la main pour malheureusement quitter ce si bel album.

Bonne nouvelle, des concerts arrivent !

Concerts « Tales of the Reconstruction » à venir :

10 novembre à 20h30 : Le Triton, Paris https://www.letriton.com/programmation/yves-carbonne-guests-2994

30 novembre à 20h30 : le Rocher de Palmer à Cenon https://lerocherdepalmer.fr/artistes/yves.carbonne/

Autres concerts :

27 août : la Vraie Gare à Latresne (33) avec Camélia Ben Naceur, Joris Seguin, Gaëtan Larrue https://www.facebook.com/lavraiegare/

320 septembre : en solo, Théâtre le Jonchet à Cambes (33) https://lejonchet.fr/index.php/musique-improvisee/

Site Web d’Yves Carbonne :

https://www.yvescarbonne.com/

https://www.yvescarbonne.com/new-album-tales-of-the-reconstruction.php

(1) https://blog.lagazettebleuedactionjazz.fr/yves-carbonne-beyond-the-wawes/