Par Philippe Desmond.
De temps en temps des musiciens nous rappellent que la basse est un instrument de musique, Yves Carbonne est de ceux-là. Amoureux de cette guitare, car c’est est une, il s’est même fait une spécialité d’en jouer tous les modèles possibles de 2 à 12 cordes, oui ça existe.
Mais ce qui l’intéresse au delà de la beauté insolite de ces instruments c’est le son et la musique qu’il peut en tirer. Inclassable par rapport à ses illustres collègues ou prédécesseurs il a créé son propre style fait de grooves mélodieux et de pulsations harmoniques. Très rare sur la scène musicale, c’est un plaisir de le retrouver dans son propre élément.
Avec certaines de ses basses s’apparentant presque davantage à des harpes célestes, il vous transporte dans son monde chaleureux et enveloppant, nous délivrant des caresses de basses fréquences loin des secousses de certaines rythmiques. Rien de déroutant là-dedans pour autant, cela reste une musique très accessible pour peu que votre curiosité soit au rendez-vous.
Hormis quelques titres funk fusion on trouve beaucoup de quiétude dans cet album de jazz sans frontières. Quatorze compositions originales d’Yves qui a fait appel à peu de musiciens mais pas n’importe lesquels, Roger Biwandu à la batterie, François Constantin aux percussions sur un titre, Jean-Marie Ecay et sa guitare sur un autre et… un bassiste, Hadrien Feraud.
Un album très personnel hors du temps, une perle d’une douce beauté et une production magnifique.
Fermez les yeux, laissez vous aller, décollage immédiat.
album autoproduit : www.yvescarbonne.com