par Patrick Beyne, photos Marie-Yannick Combeau.
Samedi 2 février 2019.
Jour de Jazz à Fouras, 3ème édition – acte 1
Troisième édition, l’âge de la maturité et de l’équilibre entre le souhait de satisfaire un public, toujours très présent, et celui de faire partager des artistes de qualités.
Fidèle à son dynamisme, le collectif amorce cette journée en offrant, sur l’écran du cinéma de la ville, la diffusion du film « Nougaro, c’est fini ou ca commence » signé Jean Thomas Ceccaldi. C’est un reportage consacré aux interviews de l’artiste au cours de sa carrière. Grande émotion partagée entre les spectateurs et les acteurs qui ont vécu les derniers enregistrements de Claude Nougaro. C’était pour, La Note Bleue, son ultime album.
C’est à l’heure du midi, qu’un apéritif musical est organisé au Maritime, un café de la ville. Le Trio Ephémère, Cyrille Bonneau au clavier, Franck Vidal à contrebasse et Benoit Lorimy à la flûte traversière, accompagne la chanteuse Sophie Pineau. Répertoire évoluant, essentiellement, au travers des chansons françaises sur arrangements swing. Le public ne bouda pas son plaisir en reprenant les paroles des chansons.
En fin d’après midi un autre établissement, L’Exelsior Café, ouvre ses portes pour deux prestations d’amateurs. La surprise de découvrir ‘’Shimai’’, deux jeunes sœurs, qui partagent le chant en s’accompagnant d’une basse électrique pour l’une et d’un saxophone pour l’autre. Arrangements personnels et très appréciés du public sur des extraits du répertoire de la chanson ; ‘’Rumba de Barcelona’’ ( Manu Chao ) en passant par ‘’Allons voir’’( La Rue Ketanou ) et ‘’Luna de Papel ‘’( Les hurlements de Léo) et une composition signée par les deux soeurs.
S’en est suivi la prestation de ‘’ Shake ‘’ une formation réunissant des musiciens de la région de Cognac. La salle a vibré aux sons du rhythm’n blues, du funky et de reprises du répertoire des variétés, Amy Winehouse était de la fête. Une reprise de ‘’Work song’’ revisitée par la formation a débuté le concert. Deux chanteuses accompagnées d’une section rythmique classique, basse électrique/batterie/clavier, un guitariste et d’une section cuivre particulièrement dynamique. Ensemble festif emmené par le saxophoniste Emmanuel Pelletier. Visiblement les musiciens ont pris plaisir à jouer, plaisir partagé par le public.
Pour clore les festivités de ce premier jour de jazz de l’année, le 6 avril verra la seconde session annuelle, le quintet du pianiste Antoine Delaunay accompagnait la chanteuse Mélanie Dahan.
Formation classique dans sa configuration, outre le pianiste et leader Antoine Delaunay, nous avions à la contrebasse Marc-Michel Le Bévillon, à la batterie Luc Isenmann et Gilles Barikosky au sax ténor.
C’est un public de proximité, suivant l’expression consacrée, qui remplit la salle pour apprécier un répertoire au service des standards et des chansons françaises sur des arrangements d’Antoine Delaunay et de ses compères.
Le premier set a démarré sur un medley de Nancy Wilson ( Never Will I mary et Save your love for me ).
Puis, sur des arrangements du quintet, une reprise du magnifique « Prochain amour » de Jacques Brel qui a fort ému le public.
Sur des arrangements du contrebassiste, Marc- Michel Le Bévillon, l’incontournable ‘’Caravan’’, standard parmi les standards, était de la fête.
Miles Davis ne fut pas oublié avec son « All Blues » revu par le pianiste.
S’en est suivi une alternance de titres extraits du répertoire français et brésilien et des standards du jazz.
Mélanie Dahan nous offre un swing bien posé, une voix juste avec une belle musicalité. Elle est délicatement accompagnée par le sax ténor toujours juste et sans débordement sonore.
En duo, pianiste / chanteuse, un arrangement original nous a était offert pour ‘’I love you Porgy’’ de la comédie musical Porgy and Bess.
Le set se termine avec ‘’Berimbau’’, mixte de sa version brésilienne, une composition de Vinisius de Moraes, et la reprise que Claude Nougaro en a fait avec ‘’Bidonville’’.
Le second set commence sur une mélodieuse intro du pianiste sur ‘’ Cécile ‘’ de Claude Nougaro, clin d’œil à l’émouvant reportage présenté le matin même sur l’écran de cette même salle.
Monk n’est pas oublié avec la reprise de ‘’I mean you’’ sur des arrangements du quintet.
Egalement au programme, ‘’Samba em préludio’’ ( Baden Powell et Vinisius de Moraes ) chanté en brésilien.
In memoriam pour Michel Legrand, le contrebassiste Marc- Michel Le Bévillon a évoqué son étroite collaboration et des anecdotes partagées avec ce ‘’montre sacré’’.
C’est l’occasion pour le groupe d’interpréter « Les moulins de mon cœur ».
Avant de finir le concert sur « Que reste –t-il de nos amours » les musiciens nous ont interprété une version inspirée de la chanteuse Dianne Reeves de « A child is born » avec un échange sax / voix sur lequel la chanteuse a esquissé quelques mesures de scat.
Le public est ‘’aux anges’’, la majorité des titres sont inscrits au patrimoine des amateurs de musique, et réclame, par deux fois, un rappel. « Jolie môme » et « Les feuilles mortes » sont à l’honneur. Les spectateurs quittent la salle avec le sourire aux lèvres et c’est l’essentiel, n’est-il pas ?