ROBIN & THE WOODS – Concert Bordeaux 25 Mars 2022

Chronique de Martine Omiécinski le 26 Mars 2022

Photos Loïc Cousin http://www.loic-cousin.com

 

Dans le cadre du festival « Les fous rires de Bordeaux » consacré aux humoristes, un concert de ROBIN & THE WOODS était programmé en animation à 18h00. Quel rapport avec l’humour me direz-vous ? Tout simplement le « réseau » : l’ex responsable de la communication du groupe ROBIN & THE WOODS est maintenant dans l’équipe du festival de l’humour.

Le lieu dédié au concert est la salle capitulaire de la cour Mably (devenu le QG de l’organisation du festival du rire) dans le centre de Bordeaux. Le quintet, bien connu d’Action Jazz puisqu’il a été le gagnant du Grand Prix du Tremplin Action Jazz 2018, a sorti son album « Moonfall » en Avril 2021. Ce disque a été salué dans la « Gazette Bleue » et par « Radio France » entre autres. Le groupe a, depuis, parcouru les routes de Nouvelle Aquitaine en séduisant un nombreux public. Cependant, hier soir, celui-ci n’était pas au rendez-vous ! Confusion des genres par rapport au « rire »? Humoristes programmés à la même heure dans d’autres lieux ? Nous étions 25 ou 30 personnes seulement à profiter de ce moment. Quel dommage pour les musiciens (qui attendent une demi-heure avant de commencer au cas où) et pour les absents !!!

Le groupe est ancré sur une rythmique très puissante avec Robin JOLIVET à la guitare (électrique sauf premier morceau à la guitare sèche), Alexis CADEILLAN à la basse électrique et Nicolas GIRARDI à la batterie. Ce trio est complété par un flutiste Alexandre AGUILERA qui apporte calme et douceur et un saxophoniste ténor Jérôme MASCOTTO orientant le groupe notamment vers des couleurs plus éthérées et/ou de free jazz.

Les deux compositeurs sont Robin JOLIVET et Jérôme MASCOTTO. Ces œuvres sont foisonnantes, riches, multiples, couvrant une belle palette, on va dire « jazz-rock » pour simplifier.

Sur le premier morceau « Collapse » composé par Robin, on retiendra le jeu tout en finesse de Robin à la guitare sèche, le swing du batteur Nicolas et le beau final « cuivré ».

Sur le deuxième morceau « Celloman » qui, comme la plupart des morceaux joués, varie les rythmes en permanence, après une belle entame saxo/flute de Jérôme et Alexandre, un chorus de Robin nous embarque, les guitares s’enflamment sur un socle remarquable de batterie oscillant de la douceur à l’énorme énergie notamment sur le final de feu basse/batterie d’Alexis et Nicolas.

Le troisième morceau « Darkwater Falls », toujours caractérisé par ses polyrythmies, nous propose un long et magnifique solo de flute par Alexandre, puis des accents très rock dont une basse très diserte et un Robin très « Jimmy Page » puis un saxophone débridé par Jérôme. Le retour collectif au thème est, on ne peut plus, en place !

Ensuite vint la brillante saga composée par Jérôme MASCOTTO : « Suite Fractale » en 3 actes :

  • « Ouverture » : Entame très free aux cuivres pour mon plus grand plaisir
  • « La fabrique du trouble » : Déchainement de la rythmique et ruptures de tempos, solos de folie de Robin puis de Jérôme, notes répétitives de la basse d’Alexis pour ancrer la mélodie, batterie volubile et inventive, flute pour un retour à l’apaisement et retour du collectif
  • « Reflets sur l’eau qui dort », belle prestation des cuivres puis rythmique à fond pour un final du premier set en apothéose.

Pour le deuxième set le quintet jouera la suite de son album : « Dying Stars Social Club », « Eyjafjallajökull » compositions de Robin et « Moonfall » écrit par Jérôme.

J’imagine que cette deuxième partie a autant ravi le public présent car, obligée de quitter là le concert pour des raisons familiales, vous n’aurez pas d’autres commentaires mais je suis sûre que vous écouterez leur album « Moonfall » et repèrerez les prochaines dates de concert de ROBIN & THE WOODS.