Festival Soulac n’Jazz #3/3
Géraldine Laurent & Laurent de Wilde
par Philippe Desmond, photos Laurent Robert (Musiques en Live) et PhD (Off)
Déambulation du marché à la plage
Le marché bat son plein en ce dimanche matin mais voilà que des notes de jazz viennent ajouter de la gaité à ce lieu déjà bien animé. Le quartet qui s’élance est composé de Jerôme Gatius (clarinette), Stéphane Borde (banjo), Nicolas Dubouchet (contrebasse) et Christian Vaudecranne (sax soprano, trombone kazoo, voix). Haltes de-ci de-là au milieu des touristes très nombreux ce matin. Il fait grand beau, c’est dimanche et on tire les dernières cartouches des vacances. Une musique très gaie, vivante, une vraie musique de rue comme de l’autre côté de l’océan tout proche. Humour, fantaisie avec ces quatre compères facétieux et surtout excellents musiciens ! Bonne idée de Philippe Catherine le directeur du festival que d’avoir ajouté ces animations cette année.
En allant déjeuner on retrouve Laurent de Wilde programmé le soir, en dédicace de ses ouvrages devant la librairie de Corinne, une des institutions soulacaises. Laurent a écrit sur Monk et aussi une histoire des instruments électroniques des plus passionnantes, » Les fous du son ».
Du jazz à la fin des terres
C’est la Basilique Notre-Dame de la Fin des Terres qui nous accueille ce soir, un édifice massif sauvé de l’ensevelissement complet par le sable vers la fin du XIXè siècle. Le train allait arriver ensuite, permettant l’urbanisation de la ville et assurer ainsi la protection de la basilique ; mais c’est l’océan qui menace désormais la jolie station balnéaire et ses villas typiques.
A Géraldine Laurent au saxophone alto et Laurent de Wilde au piano, l’honneur de remplir la basilique de musique. Le concert est complet, plus de trois cents personnes sont venues écouter ces deux figures, chacune prix Django Reinhardt et honorées de plusieurs Victoires du Jazz. Beaucoup d’émotion et de virtuosité dans ce concert acoustique aux lumières soignées bien mises en valeur par l’architecture du bâtiment. Au programme, Duke Ellington, Thelonious Monk, Tom Jobim, Gordon Jenkins pour un très émouvant « Good Bye » (la version de ce soir dont je me souviendrai toujours nous confie Laurent). Une version périlleuse de l’échevelé titre du duo Monk et Coltrane, une montagne pour tout saxophoniste, mêlant le jazz classique et avec la modernité bop de l’époque, frôlant avec ce qui pouvait paraître alors de la dissonance. Toujours une prouesse à jouer dont Laurent et surtout Géraldine se tirent brillamment bien entendu. Parfaite osmose entre les deux musiciens qui se cotoient depuis longtemps. Le jazz a ce soir rejoint le sacré, quel beau final pour cette édition de Soulac n’Jazz.
Bonne nouvelle, Philippe Catherine et Elisabeth Kleinemas nous annoncent que l’édition 2025 aura bien lieu. Rien d’étonnant au vu du professionnalisme de l’organisation, de l’engagement très sympathique des bénévoles et des partenaires institutionnels et privés ainsi que du succès rencontré.
Liens vers les autres journées du festival :
Jour 1 : https://wp.me/pdxYN8-aIO
Jour 2 : https://wp.me/pdxYN8-aIQ