par Philippe Desmond

Le Thélonious Jazz Club, jeudi 20 janvier 2022.

Ce soir je vous emmène au cabaret pour le Burlek Ô Jazz un spectacle de fantaisie au son de la musique de jazz. Un trio avec Pascal Faidy (sax ténor), Fred Dupin (sousaphone) et Stéphane Borde (banjo) dans la configuration Ciné Jazz band et deux sociétaires deux effeuilleuses du Collectif JazzLesk. Des effeuilleuses ? Oui, surtout pas des stripteaseuses, ici on est dans la fantaisie, le burlesque pas dans l’étalage de chair même si les vêtements tendent aussi à disparaître pendant la prestation. Le nom de ces charmantes créatures, Miss Georgette et Lempicka Shy. Si on ajoute que Pascal Faidy est aussi prestidigitateur et mentaliste, voilà une soirée au Thélonious Jazz Club qui s’annonce sympathique. Elle va l’être.

Le nom du trio ne trompe pas, le répertoire ne va être fait que de musiques extraites de bandes originales de films, des plus aux moins célèbres. D’où l’idée de jouer avec le public en lui proposant de deviner les titres et les films dont ils sont issus ;  de temps en temps un bar-quizz permet de gagner un verre de vin. Je ne manquerai pas l’occasion de le faire, étant le seul dans une assemblée pourtant assez fournie à avoir identifié le pourtant très célèbre standard « Stormy Weather » du film éponyme, « la Symphonie Magique » en France.

Magie du jazz que de pouvoir ainsi adapter des orchestrations symphoniques de John Williams ou Vladimir Cosma avec trois instruments dont deux très atypiques pour ce genre, vous devinez lesquels. Un « Indiana Jones » avec ces trois larrons ça vaut le déplacement ! Je ne déflore pas trop de titres pour vous laisser la surprise quand vous irez les voir, ils et elles viendront ici une fois par mois et ont promis de modifier une partie du répertoire à chaque fois.

Et oui, elles, avec leurs si jolis costumes, certains même très beaux, confectionnés par elles-mêmes, des heures de travail pour soigner leur esthétique et aussi leur fonctionnalité pour l’effeuillage ! Le déshabillage, car il s’agit tout de même de ça, doit être le plus fluide possible avec sensualité mais je le rappelle un brin de fantaisie, d’humour aussi. Quelques artifices permettent de cacher – si peu – ce que certains appellent l’essentiel, tout cela reste bon enfant. Un peu de mentalisme – bluffant – de prestidigitation, la musique qui reprend, le public qui sèche sur le blind test – mais n’est pas pour autant blind sur les séquences d’effeuillage – on s’amuse, on rit, on applaudit.

Du jazz ? Et bien oui, quand l’hymne du « Gendarme de Saint-Tropez » s’appuie sur la grille harmonique de « The Preacher » d’Horace Silver ou que le « Titanic » va s’échouer au milieu du French Quarter de la Nouvelle-Orleans on est en plein dedans ! S’amuser avec du jazz, ce n’est pas si souvent ?

Sinatra, Marylin, Mary Poppins, bien d’autres défilent, les vêtements de ces dames disparaissent, ou apparaissent comme dans ce refeuillage original ou Lempicka Shy, arrivée en tenue plus que légère, repart totalement couverte. Je vous l’ai déjà dit, on s’amuse !

PS : en janvier 2021 nous étions allés les voir répéter :

https://blog.lagazettebleuedactionjazz.fr/jazz-maniac-orchestra-prepare-la-reprise/