par Philippe Desmond.

Théâtre des Beaux-Arts, Bordeaux le 7 janvier 2021.

Le monde du spectacle et du jazz nous concernant, s’est à nouveau arrêté depuis maintenant plus de deux mois et la reprise n’est toujours pas programmée. Mais certains y travaillent, ne perdent pas espoir préparant l’avenir. Il seront prêts !

C’est le cas du Jazz-Maniac Orchestra. Cette formation est spécialisée dans l’évènementiel, partie du métier bien nécessaire aux musiciens pour pouvoir mener parallèlement des activités plus créatives. Cela permet ainsi au JMO de participer à de nombreux festivals de jazz.

Pour autant ces prestations « privées » si elles veulent marcher doivent être de grande qualité et elles aussi se renouveler. Ainsi le JMO, dont le coordonnateur est le trompettiste tubiste, Fred Dupin, travaille en ce moment sur trois projets. Burlesk Ô Jazz , Ciné Jazz band et un troisième associant jazz, magie et vin ! Reste à baptiser ce dernier.

J’ai pu assister aux répétitions du premier. L’idée est d’associer le trio composé des excellents Fred Dupin (trompette, sousaphone), Stéphane Borde (banjo) et Pascal Faidy (sax ténor) à des numéros d’effeuillage burlesque. Cette discipline est devenue à la mode, entrant même dans la sphère privée avec de nombreux stages de formation. Et attention elle n’est pas réservée qu’aux femmes ! Ici ce sont quand même deux jolies filles, Julie Agreda alias Miss Georgette et Louise Velez alias Lempicka Shy du Collectif JazzLesk,qui évoluent au côté du trio masculin et tant mieux. J’aime bien mes amis musiciens mais qu’ils restent à leur place et n’inversent pas les rôles !

L’effeuillage burlesque n’est pas du strip-tease même s’il s’en rapproche. Elégance des tenues, sophistication du maquillage, humour et fantaisie, suggestion plus qu’exhibition, on est ici dans le registre de l’élégance sensuelle. Le trio se fait complice avec les danseuses, la coordination doit être parfaite et nécessite pas mal de travail comme la répétition me l’a démontré. Musicalement c’est le thème du cinéma qui a été choisi. J’ai ainsi pu entendre « Moon River » la ballade d’Henri Mancini pour « Diamants sur Canapé », Louise nous faisant oublier Audrey Hepburn en se délestant petit à petit de ses plumes et de ses voiles…

Puis une féroce Cruella est arrivée sur la musique issue de la B.O. des « 101 Dalmatiens », en la personne de Julie, dans un  style plus acrobatique, la fourrure laissant progressivement et lascivement la place à une peau bien lisse et moins inquiétante.

Le Ciné Jazz band, sans dévoiler son contenu sera lui aussi original. J’ai pu en apprécier des extraits avec le trio lors de la répétition et je dois dire qu’entendre les musiques symphoniques de John Williams comme les B.O. de « Star Wars » et « Les Aventuriers de l’Arche perdue » interprétées au banjo/sax/sousa est une expérience des plus rafraîchissantes ! Le reste ne sera pas mal non plus.

 

Pour le troisième projet en cours d’élaboration, Pascal Faidy saxophoniste mais aussi mentaliste, prestidigitateur et magicien, proposera en musique avec le trio, les tours dont il a le secret avec des gags et de l’humour bien sûr ; il paraît même que le vin en changera de couleur…

Le jazz, ce jazz, et sa liberté permet toutes les fantaisies, toutes les adaptations et nul doute que ces spectacles vont plaire. Bravo à tous ces artistes qui ne baissent pas les bras, pas le choix me direz-vous, certes mais encourageons-les !

N’oublions pas de remercier Loïc Rojouan le directeur du Théâtre des Beaux-Arts de Bordeaux qui met son local sinistré par les mesures sanitaires draconiennes, efficaces ou pas, à disposition des musiciens qui d’ailleurs s’y sont déjà produits en spectacle avec « Bonsoir Charlie » et « Jazz Conf’ » (liens ci-dessous).

Et vivement la reprise !

https://www.jazz-maniac.com/

https://www.facebook.com/JazzLesk/

Quand le jazz va au théâtre : « Bonsoir Charlie »

Jazz Conf’ : « le jazz et les gangsters »