
Nouveau lieu : Le C Spirits invite le jazz et Joseph Ganter
Par Philippe Desmond
Le jazz serait -il en train de revenir quai de Paludate ? Ce quartier qui a notamment été le centre de gravité du genre avec le Comptoir du Jazz avant la descente vers le néant, devenant le Club-House et pour finir le Comptoir Éphémère avant la démolition, s’est métamorphosé. Les vestiges du passé y vivent leurs derniers jours.
Calé entre la dominante MECA, pôle culturel de la Région Nouvelle Aquitaine et la Boca, halle gourmande pas encore complètement adoptée des bordelais, le C Spirits ouvert fin 2023, propose un lieu atypique et multi fonctions. Sous sa spectaculaire canopée végétale intérieure, il propose en effet un restaurant bar à cocktails, une cave de spiritueux, une autre de cigares – les deux impressionnantes – un fumoir à cigares – très fréquenté – et même un bureau de tabac ! L’été une vaste terrasse s’étale tout autour, à l’ombre de palmiers.
Et donc, depuis quelques mois, le jazz commence à s’y implanter. Certains groupes bordelais ont vite repéré l’endroit alors qu’il nous avait, nous, échappé. On comprend vite l’origine de son nom, une étoile rouge, un C majuscule comme… Cuba mais aussi Cigares, Cocktails…
C’est grâce à notre agenda en ligne (sur ce même site) que les organisateurs remplissent eux-même, que j’ai repéré le concert de ce soir. A l’affiche le trio de Joseph Ganter. Voilà deux bonnes raisons de sortie, découvrir le lieu et retrouver le pianiste légendaire de Bordeaux. Il se faisait en effet de plus en plus rare depuis des années. Pourtant, à une époque si vous évoquiez le jazz avec un néophyte local, le nom de Joseph Ganter arrivait de suite, comme s’il était le seul dans la place. Maintenant les mêmes néophytes, en réflexe pavlovien, dégainent instantanément Marciac ou encore Ibrahim Maalouf…
Joseph Ganter reprend donc du service en organisant la programmation qui devrait proposer du jazz chaque vendredi. Un beau piano blanc est à demeure. Ce soir, un jeudi, c’était juste une ébauche. Du trio annoncé on est passé au duo avec Didier Vaudron le fidèle contrebassiste, Guillermo Roata le batteur ayant un empêchement de dernière minute. C’est donc plus une ambiance de piano-bar qu’un concert qui va envelopper les grignotages de tapas pour nous ou les dîners pour d’autres.
Deux musiciens de cette classe c’est l’assurance de passer un très bon moment. Les standards défilent avec des arrangements improvisés originaux, piano fluide, contrebasse précise, entente parfaite. Nous sommes encore trop peu nombreux pour faire résonner les applaudissements dans cette vaste salle végétalisée ceinturée de flacons précieux.
Surveillez donc les réseaux pour découvrir la programmation et ne pas manquer des concerts de qualité. Quant au lieu il est ouvert aussi le midi où souvent il affiche complet.



