Par Alain Flèche, photos Alain Pelletier

42ème HESTEJADA DE LAS ARTS – UZESTE
Jeudi 22 août 2019

TAMBOURS OEUVRIERS

Fawzi Berger, Yoann Scheidt, Emile Rameau : batterie

3 batteurs percussionnistes inventeurs en arrière scène, se chauffent en illuminant le chapiteau de bris de sons et de couleurs. Colères en puissance, combat de fraternité, enfin tous unis pour partager leur joie d’être, ici et maintenant. Tempête, ouragan et promenade, course à perdre haleine, mais sans compétition aucune. Un moment de fraternité. Ces 3 (bons) diables sont rapidement rejoints par :
Fabrice Vieira : guitare, voix / Jules Rousseau : basse / Bernard Lubat : piano, voix, verbe, conduction
Les 3 nouveaux « situ-actionnistes improvisateurs » s’installent dans le jeu précaire, instable et éphémère qui perdure depuis la nuit des multi-tempi, poly-rythmies pas si polies mais honnêtes (Ornette ?). Free organisé, frites sans steak (et sans -tes-) dans l’assiette sans sieste, que des as ! (aztèques ?). La basse ronfle en envoyant des paquets, des paquebots (que des beaux) des torrents incandescents et percutants de feux et flammes. Et ce bon vieux grand monsieur : Le Bernard, l’impérial, hilare ce soir, meneur des meilleurs, chef des hautes acrobaties, compositactil, tracteur de génies, traducteur de ce lui ont racontées les fées d’idéologies, au milieu d’eux, génies sans âge, tout droit sortis d’une corne brumeuse d’abondance qu’il faut savoir manœuvrier. Va en sortir un autre flot pour les compléter, et former le :

GRAND BAZAR JAZZ HAZARD , en démocratie particip’active
Géraldine Laurent, Bruno Chevillon, Christophe Monniot, François Corneloup, Raphael Quenehen, Nicolas Nageotte, Jacques Di Donato, Simon Girard, Isabelle Duthoit, Frank Assémat, Joachim Florent, Philippe Laccarière, (en ai-je oublié ?)

Près d’une vingtaine de demi-fous demi-dieux furieux de fou-rires qui bougent, parlent, partent en tous sens et font sens de ce que l’on entend et sent. Des vents, des vagues, ces gens divaguent et nous emmènent dans le courant de leurs pensées, jusqu’à l’oasis de la jungle jolissonne. Bordel à quoi tiquent les septiques sans fausse commune mesure, vite repris de justesse par le creuset de créativité permanente, mais sans bigoudis-moi-oui. Le Maître de Cérémonie inouï, sans se lasser de (dé)tisser les cordes du piano, ni de chuchoter, chanter/chantonner, tonner/vociférer, parler/hululer, debout, va, vient, d’un bord à ba et à tri, invite les musiciens à venir se dépasser, se déplacer des zones connues ; défait des réunions attendues pour en inciter d’autres plus improbables : un duo de clarinettes s’en va-t-en pacifier un trombone combattant les archets faisant feu de tout bois de leur contrebasse. Corneloup-in-salopette est un Vulcain sans mal aux hanches, mais va provoquer les autres anches et cuivres et bois , vents et soufflants, il approche Géraldine qui couve ses sons sous ceux du piano, murissant aux soleils des batteries fines qui cuisent-in des lumières éblouissantes émanant de cornes d’abondance inépuisables. Des voix se lèvent comme un soleil couchant, voies cardiaques tissant des nœuds d’amour et de rage d’être et de ne pas être. Des nappes à carreaux de pétanque explosent et s’invitent, s’infiltrent, immiscent dans le courant funky qui a enflammé toute l’assemblée, courant qui courre, courre, chasse ce qui reste de ténèbres pour finir dans un bouquet de couleurs, de bonheur, de chaleur et de fureur du free total qui attise les dernières forces de l’armée lumière du courage de tout âge. Et les anges se taisent. Et nous reste à contempler ces belles étoiles qui se sont réfugiées dans le ciel serein et en paix, nous souhaitant : « Bonne nuit »