FREDERIC COUDERC AU « CAILLOU » vendredi 15 décembre

par : Alain Fleche, avec Irène, Alain, Steph, Fab., Patrick …(où es-tu mon phiphi D.?)

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Impossible de ne pas dire un mot sur cet événement local, mais majeur dans l’intention ! Tout est là ! Les musiciens, le public, le lieu, le temps… et un extrait de l’armada de drôles de sax’s, non anecdotiques, issus de la collection privée du maitre de la soirée.

Et on y va !

Remembering Hassan Roland Kirk.

Les instruments, le feeling, l’âme sont là. L’hameçon nous happe par l’affect, la technique et l’esprit, dont ne serons chiches les exécutants du jour. Je vous fait grâce du nom des accompagnateurs, tous à la hauteur de l’exigence du projet. Piano, accompagnateur idéal de tout soliste. Intelligent, inventif, interactif, toujours prêt à balancer une citation pour relancer la machine par un clin d’œil , technique joyeuse et sans défaut. Le bassiste ressemble à Eddy Gomez (jeune), il en a les qualités : son rond, discrétion et présence, stable et belle sensibilité. Batteur, bat. Bah, que faire d’autre quand on est bon ? Semble classique ?, mais lâchez le un instant et entendez ce qu’il fait de l’héritage des plus grands : un bonheur !

Vous me ferez grâce, à votre tour, du nom des droles de binious du drôle du bassin. Une armée. Strich, ténor en do, alto droit, flûte coudée … et une flopée de sifflets, appeaux, trucs et machins qui font du joli bruit, quand on les sollicite à bon escient. Bien sur, tous fonctionnent, dans les mains et le bouche de Fred. Et j’en met un, et 2, et 3 … c’est tout ?

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Mais comment qu’y font pour le souffle, la pince, la place ??? et ça marche !!! A l’instar du génie du géant multi-soufflant, Frédéric ne s ‘en laisse pas compter. Ni des difficultés de style assumées, ni des mesures be-bop qui tressautent et se chevauchent. Il assure royal, le bougre, les rares défauts deviennent marque de fabrique . Nous voici enchantés par ce bidouilleur de génie. Sa joie, sa sérénité, sa passion et son blues, son humour et son sérieux nous emballent. Chorus tout neufs sur thème éternels. Il consulte souvent un papier . Set list ? Ou bien, plus probablement, la concordance des tonalités des différentes anches !? Lesquels choisir ? À quel moment ? Sur quoi ? Pourquoi ? Et ça le fait ! Nous voici tout joyeux du bon tour donné aux vieux carcans jugés inamovibles de cette musique sans age car sans cesse renouvelée. La bonne humeur est communicative, et on marche, de concert, sur la voie que propose le sujet de ce soir. Les acteurs sont hilares, nous sommes aux anges. Roland Kirk, évoqué, convoqué, retrouvé. Les titres, le sens,le rythme, les notes, la magie du modèle. La gentille bonhomie de Fred, la complicité de tous. Nous n’en attendions pas moins de ce cet amoureux de beaux instruments, qui lui rendent bien. Il en fait ce qu’il en veut, et ils ne rechignent pas de jouer avec lui. Bravo les cats, et merci pour cette belle soirée passée en présence de Kirk, que vous nous rappelez de ne pas oublier. Pas de danger !

Timo Metzemaker : contrebasse ; Didier Ottaviani : batterie ; Jacques Ballue (piano)