Magma en concerts à Paris
50 ans de Mekanïk Destruktïw Kommandöh
par Cédric Pichot
Salle du Triton le 6 Octobre 2023 / Salle Pleyel le 7 et le 8 Octobre
Batterie, piano Christian Vander / Guitare Rudy Blas / Basse Jimmy Top / Piano Simon Goubert / Piano Rhodes Thierry Eliez / Chant Stella Vander / Chant Hervé Aknin / Chant Isabelle Feuillebois / Chant Caroline Indjein / Chant Sylvie Fisichella / Chant Laura Guarrato / Son Francis Linon.
Quand l’annonce de cet événement fût faite, les places furent prises sur-le-champ.
Et ce soir du 6 Octobre, nous y sommes.
Force est de constater que la sphère Magma draine des gens du monde entier, Japon, Chili, Ecosse, Croatie, Québec, Colombie, Angleterre, États Unis etc…
Tout le monde est à l’heure et attends patiemment le Graal que l’on doit lui délivrer.
C’est notre tour, nous recevons nos billets pour les trois soirs, les bracelets ainsi qu’un énorme pendentif au logo bien évidemment de Magma.
C’est dans la petite salle du Triton que nous nous installons,juste devant l’enceinte gauche au premier rang.
La scène est à 20 cm de nos yeux écarquillés, qui n’attendent que le début du show. Et M.Jacques Vivante, responsable au Triton vient nous présenter le déroulement de la soirée.
Tous les musiciens rentrent en piste, et la petite scène du Triton semble submergée par amplis et autres instruments.
Le concert commence, présenté comme une répétition de 30 minutes, le premier morceau est « Theusz Hamtaahk », magnifiquement interprété. Les chœurs nous emportent sur la planète Kobaya.
Et pour un effet de surprise le morceau s’arrête comme en pleine répet, les musiciens discutent entre eux de là où potentiellement ils se seraient trompés et ils reprennent à cette mesure.
Et « Theusz Hamtaahk » est enchaîné par « Wurdah Itha » en version raccourcie.
Le final se fait par l’incontournable « MDK ». Un spectacle d’une heure vingt qui prend tout le monde au tripes.
Force est de constater que ce morceau vieux de 50 ans et toujours aussi avant-gardiste et anti-conformiste.
Le public exulte et en redemanderait bien encore, mais nous resterons patients pour attendre l’événement du lendemain.
MDK se finit et nous redescendons petit à petit du vaisseau Magma.
S’en suivent les petits fours et verres de l’amitié, que nous partageons avec tous les musiciens.
Les plus chanceux, comme nous, purent approcher le » Maître « , et après quelque mots échangés ensemble, les dédicaces sont faites.
Et le samedi soir, nous retrouvons l’ensemble du public de la veille, notre pass Vip nous donne la possibilité d’être assis dans le carré diamant de cette magnifique salle Pleyel.
La ferveur monte et tout le public attend l’entrée sur scène des artistes.
Devant nous sont installés deux piano demie-queue positionnes d’un côté et de l’autre sur la scène. Au milieu les 5 micros pour les chanteurs.
Simon Goubert arrive, acclamé comme il se doit, et s’installe sur la droite, démarre une série de « Rê », si entêtante.
Histoire de la genèse de ce « Rê » par une voix off, et enfin l’arrivée de Christian Vander s’installant au piano gauche.
Le morceau démarre, et c’est une version de MDK en acoustique que nous allons entendre.
Les choristes, chanteur et Thierry Eliez se joignent aux pianistes pour interpréter cette version fabuleuse, les larmes montent, l’intensité est là.
Magnifique moment de grâce.
Le morceau se termine et Stella nous propose de prendre un entracte de 20 mn.
Et à notre retour la scène est remplie.
Le piano demie queue de Christian est remplacé par le Rhodes de Thierry Eliez, la Batterie de Christian Vander est en place, magnifique Gretch, d’un jaune pailleté flamboyant, de chaque côté la basse de Jimmy Top, et la guitare de Rudy Blas, et s’en suivent les micros des quatre choristes, à gauche Laura Guarrato et Isabelle Feuillebois, à droite Sylvie Fisichella et à ses côtés Caroline Indjein, seul le piano de Simon reste en place.
Et sur le devant les deux micros des chanteurs de tête, Hervé Aknin et celui de Stella Vander.
Les musiciens arrivent, acclamations, et l’intégrale de « Theusz Haamtack » démarre.
Dans une version plus raccourcie que l’original mais d’une puissance monstrueuse, on sent la ferveur des musiciens.
Le morceau monte et descends, il se décompose en trois parties:
Le premier mouvement est « Theusz Hamtaahk »
Le second « Wurdah Itah »
Et le troisième « Mekanïk Destruktïw Kommandöh »
Et c’est sur cette dernière partie qu’arrivent deux trombonistes, deux trompettes ainsi qu’un saxophone alto.
Le morceau devient complètement fou et nous emporte dans une frénésie sauvage et salvatrice, seize musiciens sur scène c’est dément.
Je ne vous parlerai pas du talent de chaque musicien, car les mots me manquent pour décrire une telle maîtrise, chacun sur sa partie est d’un professionnalisme absolu.
Et ce soir ils sont au service de la musique.
Fin du morceau et ovation du public, tout le monde applaudit, et tout le monde attend la suite….les musiciens quittent la salle, les applaudissements ne tarissent pas, et retour dans un tonnerre de Feu…le public est en transe et attend sa pitance.
Ils reviennent sur scène Christian au chant et fait résonner sa voix avec celle de Stella sur le dernier morceau qui sera rien d’autre que « La Dawostsin ».
Une pièce classique de Magma très légère et aérienne.
Et voilà c’est l’heure de les quitter.
Une foule de fans se rue sur le merchandising, les cartes bleues fument,
Les gens sont tous abasourdis….
Magma est et restera……..
Et c’est le lendemain que nous nous retrouvons à nouveau devant cette salle une heure plus tôt que la veille, on est dimanche et les papis, que nous sommes, doivent se coucher tôt, les mêmes têtes, les conversations vont bon train sur la prestation d’hier et celle à venir, les vendeurs de tee shirts à l’effigie du groupe ne savent plus où donner de la tête, le public est toujours là, quelques personnalités sont venues admirer le spectacle,
Parmi elles Jannick Top, le papa du bassiste actuel, qui enregistra la première version de cette œuvre magistrale, le père le fils; la boucle est bouclée, Klaus Blasquiz lui aussi chanteur sur la première mouture, Chassol qui grava une session unique avec le groupe.
Bref que du beau monde.
Et le concert démarre comme la veille.
Le premier morceau est enrichi d’une citation d’ »Afro Blue » très jazzy, et plus longue que la veille, entracte etc….
Bis repetita.
Et comme une deuxième version est toujours mieux que la première, celle-ci fut époustouflante.
Pleurs, cris, rires tout y est.
Cette mouture de « Theusz Hamtaahk » est sans doute l’une des plus belles, et l’anniversaire de la création de « MDK » est l’apogée de ce concert.
50 ans d’un disque, ça se fête, et l’on peut dire que cet anniversaire,Magma ne l’a pas volé.
A vie À mort et À jamais.
Précisions : Les cuivres à Pleyel étaient : Matthias Mahler (trombone de Journal Intime) & Sylvain Bardiau (trompette de Journal Intime), Rémi Dumoulin (saxophone & arrangements), Didier Havet (trombone) et Quentin Ghomari (trompette). A savoir que Rémi Dumoulin et Sylvain Bardiau sont des fidèles de Magma, déjà avec eux à la Philharmonie pour les 50 ans du groupe, et bien d’autres scènes avant encore…