par Martine Omiecinski, photos Sabine Simonnet
14 février 2020 – Thélonious Café Bordeaux
Quinze ans après avoir fait découvrir le bluesman Nico Wayne Toussaint à mon compagnon, sur la mythique scène bordelaise du Comptoir du Jazz, j’ai choisi de célébrer la Saint-Valentin au Thélonious Café, non moins mythique théâtre d’opérations jazzistiques et autres musiques cousines.
Nico a troqué ses chemises hawaïennes d’antan pour un costume plus classique, mais dès les premières mesures et les premières paroles son charisme et son énergie éclatent avec la même intensité, la voix a encore gagné en profondeur et le jeu à l’harmonica en virtuosité.
Il est entouré ce soir du fidèle Michel Foizon (20 ans de complicité avec Nico) guitariste brillant bel équilibre de technicité et d’émotion, du jeune et talentueux batteur Romain Gratalon l’accompagnant depuis au moins 3 ans, de Jean-Luc Fabre à la basse précise de la guest star du jour Iker Piris, guitariste et chanteur basque espagnol au Blues mâtiné de funk, voire même de rock.
Le premier set démarre sur les chapeaux de roues, Chicago Blues à l’honneur, le public est très vite transporté. Puis alternent morceaux trépidants et Blues plus romantiques, Nico plante le décor en quelques mots avant chaque chanson sur la mélodie, façon conteur. Soirée Saint-Valentin oblige, plusieurs histoires d’amour heureuses ou malheureuses s’égrènent, l’harmonica et les guitares pleurent…L’auditoire est sous le charme, il y a beaucoup de jeunes couples dans la salle pour cette soirée spéciale.
Nico met en valeur ses musiciens, les solos de guitare de Michel Foizon et de l’invité enflamment le public. Puis il passe le relais de leader à Iker qui joue et chante 3 morceaux de son propre répertoire. Nico s’éclate à l’harmonica sur les accords de guitare d’Iker, le public jubile !
Après la pause au cours de laquelle Nico et Iker dédicacent leurs albums, la reprise est très énergique, le public a fini de dîner, et ne résiste pas au rythme endiablé.
Nico « l’ambianceur » change brusquement de registre pour nous faire partager son intense émotion sur un morceau dédié à un ami décédé, et enterré l’après-midi même. Nous sommes passés d’une joie débordante au recueillement le plus profond….deux facettes du Blues servies par un musicien/chanteur profondément humain.
Puis tout s’accélère, les solos se succèdent, Nico fait pousser un peu les tables, groove irrésistible, le public est debout, danse, se déchaîne, pour applaudir le feu d’artifice final.
Soirée de Saint Valentin réussie !!!
Derniers disques sortis :
- « Nico Wayne Toussaint plays James Cotton » 2017 chez Celestine Records
- Iker Piris : « Elektra » 2020