André Ceccarelli, Hadrien Féraud, Sylvain Luc
Eclectik
Cristal Records
A la simple lecture du titre « Eclectik », et du line up au dos de l’album André Ceccarelli, Hadrien Féraud, Sylvain Luc et leurs invités (Richard Bona, Sly Johnson, Alex Ligertwood, Walter Ricci, Pierre Bertrand, Stéphane Chausse… et bien d’autres), il est presqu’inutile d’en rajouter. On imagine d’emblée que ça devrait jouer grave, et dans tous les styles !
Ben c’est le cas, pas de surprise, mais vous connaissez mon côté « Monsieur Plus » façon Benenuts !
On ne présente plus les 3 protagonistes : 3 générations de jazzeux réunis autour d’une même idée. Environ 20 ans séparent André le niçois de Sylvain le bayonnais et autant entre Sylvain et Hadrien le parisien et profitant d’une « accalmie » (ben, ce ne serait pas l’effet Covid ?) dans leurs emplois du temps respectifs, ils se sont réunis pour réaliser ce projet imaginé de longue date.
Les 11 titres d’Eclectik font la part belle au chant car seule la chanson instrumentale de l’album est une reprise du célébrissime « sous le ciel de Paris ».
Eclectique donc, mais largement inspiré par les interprètes que l’on retrouve sur plusieurs pistes pour certains d’entre eux.
C’est le cas d’Alex Ligertwood, la voix de Santana, vieux complice du groupe Troc formé par Dédé dans les années 70 qui pousse sa rock’n’roll attitude sur 2 compositions (« Plum », « Small empty space »). Plus feutré, le timbre du vocaliste italien Walter Ricci, jeune complice de Jean-Pierre Como qui donne une touche très napolitaine à l’ensemble (« Guaglio », « The World Is a Circle »). Le musicien réunionnais Bastien Picot apporte la créolité sucrée à « Somersault », « In the Small Hours of the Morning » et « Maité » avec son timbre chaud, coloré, puissant. Ma piste préférée est « Today », interprété par le leader de Saïn Supa Crew Sly Johnson, juste 3 minutes de bonheur électrique, jazzistique, beat box, réussissant la synthèse pure du rythme, du groove et du mood. On pourrait vous dire que c’est une compo d’Herbie Hancock, chantée en duo par Stevie Wonder et Usher et mixée par Quincy Jones… ça passerait facile ! Une claque monumentale à écouter en boucle.
Bref… que dire sans faire trop long alors qu’il y a tant à écrire sur cet accumoncellement de talent !
Le mérite revient en premier à l’inoxydable Dédé Ceccarelli, batteur d’exception, compositeur prolifique, infatigable sideman demandé par toutes et tous (je vous épargnerai la liste de ses collaborations). Solide comme un chêne, (vert certainement, comme ceux des alpes maritimes), souple comme le roseau, Dédé et son grand orchestre nous a préparé une galette complète qui ne devrait pas vous laisser de bois !
Par Vince