Texte et photos Philippe Marzat.
Cadaujac, jeudi 17 septembre 2020
Temps difficiles qui ont entraîné des remplacements pour cause d’éloignements, d’impossibilités de déplacement, par rapport à la formation de base de « The Soul Jazz Rebels » composée de Jean Vernhères au saxophone et, toujours là, Hervé Saint-Guirons à l’orgue immuable, par contre, Christian Ton Ton Salut a été remplacé par un autre talentueux batteur, Antoine Fillon, quant aux cordes de la guitare, nous avons écouté les doigts de Yann Pénichou en lieu et place de ceux de Cyril Amourette.
Et les « remplaçants » ont dû apprendre tout le répertoire et c’est beaucoup de travail en si peu de temps, de plus « ils assurent grave… » dira Hervé Saint-Guirons en fin de soirée.
Voilà, les acteurs de la musique sont en place pour un concert « privé » dans le jardin de Jean-Gabriel Guichard, que nous aurons le plaisir d’entendre en invité à la fin de la performance avec sa trompette en sourdine pour un final tout en douceur pour ne pas déranger le voisinage.
Le cadre bucolique de cette banlieue de Métropole girondine nous offrait un confort d’écoute extraordinaire, avec transats et piscine, buffet froid et fraîcheur d’un soir de fin d’été. Les partitions, qui ne comportaient que des compositions originales, allaient bon train avec des musiciens vraiment contents de pouvoir jouer de la musique vivante devant des gens vivants, eux aussi.
Nous étions moins de mille en plein air, alors tout allait bien.
Les auditeurs «jazzophiles» étaient ravis de pouvoir enfin réentendre ce quartet aux mélodies, allant de rythmes rapides et entraînants à des balades calmes et romantiques. Chacun y a trouvé un moment de bonheur pour les oreilles et s’est rempli la tête d’une joie d’être là, à apprécier la convivialité d’un plaisir collectif. Un échange, entre offrir et recevoir. Offrir de la musique et recevoir des applaudissements, certes de moins en moins forts à cause du voisinage mais tellement plus chaleureux.
Quand la lumière a décliné au coucher de soleil, ceci obligeant à renforcer les éclairages orangés de la scène et pour ne pas effrayer les habitants de l’autre cote de la haie, les musiciens ont, sans la moindre contrainte réelle joué «quasiment» acoustique, tout en douceur, tout en rondeurs, comme des berceuses nous guidant, à la tombée de ce jour, vers un prélude à la nuit.
Nous avons, le public présent et les musiciens, passé un adorable moment de retrouvailles comme seuls les arts vivants peuvent en offrir, et il serait souhaitable pour la survie des artistes, et ce, quel que soit le domaine, que cela se reproduise le plus souvent possible.
La nuit est venue, les derniers échanges mélodiques terminés, les convives déjà partis, je me suis rendu compte que j’en avais presque oublié de faire des photos tellement le plaisir était là et me revoilà en plus, en train d’essayer vous parler ce cette soirée mémorable de simplicité d’enchantement.
Franchement et entre nous, allez les voir, allez les écouter. Ils se nomment « The Soul Jazz Rebels ».
Epilogue : discrètement évoqué par Philippe Marzat, le voisinage (dont pas mal étaient prévenus et même présents) avait lui été moins élégant. La gendarmerie, assez bon enfant, est en effet passée vers 20h30 à la demande d’un voisin, pour faire baisser le volume sonore (ce ne sont quand même pas les Stones) : « Si on nous rappelle on devra venir faire cesser la soirée ». Le concert s’est terminé vers 21 heures en sourdine, avec des air-claps du public et sans retour des forces de « l’ordre ». Cette semaine JGG a reçu une amende de 68 € pour tapage diurne. Elle est pas belle la vie en ce moment ? PhD