Roforofo Jazz chez Alriq

par Philippe Desmond, photos Géraldine Gilleron (cliquer sur les photos pour les agrandir)

La Guinguette chez Alriq, Bordeaux le mercredi 17 juillet 2024.

La Guinguette chez Alriq est un lieu convivial par excellence mais surtout une mine de découvertes. L’éclectisme de la programmation y est toujours aussi large. Ce soir c’est Roforofo Jazz qui nous est proposé par Olivier Durand programmateur curieux, toujours affairé à vouloir nous étonner. Ce gang afro-jazz-rap au nom en clin d’oeil à l’album « Roforofo Fight » de Fela Kuti et signifiant « boueux » en Yoruba (groupe ethnique d’Afrique Nigeria, sur la rive droite du fleuve Niger, mais également au Bénin, au Ghana, au Togo, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire) nous vient de… Paris. Il a été le premier groupe français du genre adoubé par la constellation Fela Kuti en 2019 lors de la Felabration à Lagos. Tony Allen, batteur légendaire du Black Président, est même venu jouer avec eux le temps d’un concert, un tampon important sur leur passeport vers l’univers afrobeat. Avec enfin une belle soirée d’été la guinguette affiche quasiment complet, les uns venant pour la musique, les autres pas forcément mais pour passer un moment convivial au bord de la Garonne sous les lampions. 34 ans que ça dure dans ce lieu hors du temps tellement sympa.

Début de concert au groove très cool, ils sont sept avec Days en scandeur, MC, ambianceur, toujours en mouvement sur scène ou dans l’assistance. L’afrobeat n’est pas encore là, on est plutôt dans une soul moderne où les spoken words vont vite arriver ; plus que du hip-hop pour moi (il y en aura), on est souvent proche d’Anthony Joseph, un des spécialistes du genre. Mais ce qui est intéressant dans ce groupe c’est cette variété de styles qu’il maîtrise avec sureté. L’afrobeat va vite arriver, ce rythme cyclique sur lequel les mots de Days se plaquent avec naturel. Les codes du style de Fela sont présents, la rythmique marquée, les cuivres chauds et certainement les textes en anglais que je n’arrive pas à décrypter.

Les cuivres seront même renforcés par un invité, le tromboniste Nicolas Benedetti ajoutant encore plus de flamboyant à la musique. Des écarts vers James Brown, le jazz, le pur hip-hop, un set riche et varié. La piste de danse s’est vite remplie, cette musique, même si elle est engagée, étant un appel à bouger, à danser dans la joie.

Days (aka RacecaR) : Voix / Fabien Sautet : Batterie / Gregory Hector : Basse / Martin Smith : Guitare / Benjamin Peyrot des Gachons : Clavier / Laurent Dumont : Saxophone baryton & Flute / Gilles Garin : Trompette / Invité : Nicolas Benedetti : trombone.