KYRIAKOS SFETSAS – Greek Fusion orchestra Volume 2
Chez : TERANGA BEAT
Par : Alain Flèche
Un véritable trésor retrouvé ! Enregistré en 1976, sous l’égide d’un vrai compositeur, chef d’orchestre et excellent clarinettiste !, avec la crème des musiciens d’Athènes du moment. Le projet est clair : mélanger Jazz Progressif et Musique Traditionnelle. A cette époque, on parlait plutôt de ‘Jazz-Rock’, et, hormis quelques échanges de musiciens en déplacement, le ‘World’ était encore en germination. D’où l’originalité totale de cette musique nouvelle qui n’hésite pas à mêler diverses influences sur une base de musique locale, mais, outre de ce qui ce faisait alors, avec beaucoup d’inventivité, de rigueur, d’exigence… et de bonheur.
Grande richesse des thèmes, fort hétéroclites, où on entend, derrière le jazz (moderne ou classique) et la musique grecque (idem), bien des relents d’orient, des Balkans, mais aussi d’Europe (médiévale ou contemporaine). L’essentiel reste bien l’émotion que les notes véhiculent. Les émotions, disions nous, différentes d’une plage à l’autre, voire dans le même morceau, qu’éveillent ces compositions complexes et fascinantes : joie, gaité, puis, tension aidant : gravité sombre, jusqu’au drame. Tout ce qui fait couleur de cette civilisation ancienne, se renouvelant au gré des idées/philosophie et des conditions géopolitiques en cours. Musique de cherchant défricheur inventif sans limite, en ces temps où on associait plus la musique grecque au ‘Sirtaki’ qu’à la vraie création, fusse sur les solides bases de sons ancestraux parfaitement assimilés.
Ne serait-ce quelques sonorités ‘vintage’ (guitare wha-wha…), ce disque se situe hors du temps; bien des musiciens ‘fusion’ ou ‘world’, maintenant, pourrait y puiser moult éléments innovants et directions différentes qui manquent par trop souvent chez des gens qui peinent à prendre le moindre risque et se contentent de se laisser bercer dans le courant du musicalement confortable (et suffisamment rémunérateur !?) Certes, c’est du boulot, mais selon ce que l’on prétend vouloir faire ou dire …!
Résultat : une musique d’hier pour des oreilles d’aujourd’hui