42ème HESTEJADA DE LAS ARTS – UZESTE

samedi 24 août 2019

par Alain Flèche, photos Alain Pelletier

Dernier concert ouvert (mais rouge-joie-yant) de la dernière soirée de ce rendez-vous annuel réservé à tous ceux qui ont quelque chose qui vit et fonctionne entre les oreilles bien ouvertes. Dernier spectacle en forme de résumé du festival et d’à se revoir bien vite (n’oublions pas que la vie et/de la musique c’est toute l’année à Uzeste !)

Plusieurs duo, pour détendre les oreilles, des ambiances variées ( ni avariée, ni variété), juste pour se rappeler qu’ils sont beaux les duo ! Hop, c’est parti : guitare/batterie : Sylvain Luc et Bernard Lubat : une féerie fédér-active. Des suites, plans, schémas, inventés, déconstruits, retrouvés, abandonnés… Guitare folle mais pas trop, folie douce amarrée au quotidien, et c’est bien. Batterie qui rit, promenade au fil de la ligne claire, qui s’épaissit si le ton monte. Patchwork de temps, poly-rythmie de pains de jardin fleuri. Des fois, on oublie de savoir jouer, pour de rire. Point de mire dans le viseur, les coups font mouche, les notent nous touchent.

Pour suivre : poursuite. Louis Sclavis et François Corneloup. Clarinette et baryton se mélangent. qui joue quoi ? Se cherchent, se déjouent, question-réponse, ou sans, se court après, à vents que veux-tu, Artistes esprits, es-cris, écris sur les nuages d’un ciel tout bleu, ou vert, ou bien… dessins animés, destins imaginés, Tex Avery averti, lucidité de la luciole.

Voila André Minvielle et Antoine Berland qui s’y collent, parmi les étoiles qui décorent le rideau. Un rappel de leur « Piste aux oiseaux » (mais où est passé Albert Marcoeur ? Obligation ? famille ? autre gig ? … comme bien trop d’autres absents ce soir, snif ) . André et tambourin, qu’il tend, de temps en temps. Attaque solo : « le Bô vélo de Babel », en forme de boléro gascon, scat’s du troubadour compris dans le grand menu. Avec l’ami au piano, des bruits d’oiseaux, des sons de cage ouverte, des sourires de tendresse qui accueillent ce beau témoignage qui caresse le cœur : « Étranges étrangers »… voici un trombone, seul, un peu perdu, un peu coincé (mais pas trop, ni trop longtemps). Le temps de composer une ambiance « Jungle ellingtonienne « où les bêtes féroces se transforment en mouettes rieuses, le fer est chaud et l’air en feu d’arti-fils d’art ! Soutenu d’un coup de 2 : basse/batterie : Rousseau/Lubat, pour un jeu de Free’n Blues explosif. Et puis, les voila, plein, partout, tous, en joie, en feu, en folie douce/amène-forte/folle. Des bois, des voix, des anches, des planches, des cuirs, des cuivres, des pluies de cordes … tous vous dis-je ! on a sorti le beau linge, ouvert le bocal à talent, affûté les pinceaux pour cette toile sans fond.Jaillissent de toutes parts des sons extrêmes qui parcourent le cosmos dans tous les sens, sans interdit, de 2001 à 2019, l’Odyssée perdure, sans se répéter.

Maintenant : La voix : Isabelle Duthoit. Grande, belle, sur-prenante de partout. Ca par(le) de Phil Minton ju-scat ailleurs, rien ne la contient, elle ira loin, jusqu’aux étoiles dont elles nous parle. Un autre language : Jacques Bonnaffé. Ode aux Gilles belges qui dansent, pieds foulant la terre, têtes perdues dans les galaxies. Le conteur danse, aussi, avec de drôles de pieds de rime de ritournelle.

A nouveau : Tous en scène, à plonger dans les planètes, surfer sur les astéroïdes, interventions, inventations instinctanées, créations d’images imaginées, jungle d’animaux bizarres qui se (dé)battent en riant de joie d’être ensemble. Mr Loyal se promène, coupe, pérennise, choisit, amplifie, calme… Sclavis nous remet une couche de savoir faire et défaire, le temps que la scène se vide (déjà), peu à peu. Lubat freine les applaudissements, la fête n’est pas finite. Pas besoin d’insister beaucoup pour qu’il s’installe au piano. Un hommage à Nougaro. Chanson inédite « je te vois venir vieillesse » qui va se transformer en : je t’ai vu partir jeunesse. Couplet sur la jeunesse éphémère de tous les vices dont le pire serait celui de ne pas en avoir !

Et puis voila ! Trois p’tits tours du village et sont partis ! Par les rues d’Uzeste échappement Parade del fuego Cie Pyro’Zié. Des feux de joie, de paix, des tambours ballants d’habitants satisfaits de leur fait. 3 p’tits tours pour se dire que ce n’est pas fini : le combat contre les certitudes (et la bêtise) continue , juste pour se dire « Au Revoir Genses, adichatz  »