Jazz sur les Coteaux : Maxime Plisson 4tet jazz & cinéma

09 février 2024 | Chroniques de concerts |

Jazz sur les Coteaux :

Maxime Plisson 4tet Jazz & Cinéma

par Philippe Desmond, texte et photos.

Salleboeuf, Communauté de Communes les Coteaux Bordelais, samedi 3 février 2024

Chaque année la Communauté de Communes les Coteaux Bordelais propose une programmation musicale où le jazz a une bonne place ; et en plus les spectacles sont offerts ! Ce samedi salle Rosa-Bonheur – un avant-goût de ce qui nous attend ? – la saison s’ouvre avec le quartet de Maxime Plisson. Au programme, le Jazz & le Cinéma, deux domaines si souvent proches l’un de l’autre.

Le quartet néo-aquitain, venu de Poitiers, est composé de Maxime Plisson au chant, Antoine Hervier au piano, Guillaume Souriau à la contrebasse et Alban Mourgues à la batterie.

Le trio seul attaque plein swing et sereinement avec « Watch what happens » des Parapluies de Cherbourg. Ce sera la seule concession française au répertoire et encore Michel Legrand a fini sa vie avec la nationalité américaine ! Maxime n’est pas là encore, il faut dire qu’elle est une demoiselle originaire de Rochefort non de Cherbourg ; et oui c’est une femme, chanteuse dans l’orchestre de jazz du Moulin Rouge depuis 17 ans, elle a évidemment une bien belle présence scénique, à la fois pro et naturelle avec de la fantaisie mais surtout elle chante merveilleusement tous les standards que nous entendons.

Et oui, des BO de films et aussi des chansons de comédies musicales reprises à l’écran devenues des standards de jazz. On va ainsi voyager dans le temps et les studios, surtout hollywoodiens, de 1930 avec « Love for Sale » au thème scandaleux à l’époque, jusqu’en 1988 avec « Why don’t you do right » devenue un tube en 1943 avec Peggy Lee, repris par Jessica Rabbit ce personnage virtuel la bombe provocante, épouse de Roger Rabbit.

West Side Story bien sûr et « I feel pretty » chanté avec une parfaite maîtrise par Maxime ; ilfaut dire qu’avec un tel trio elle avance sur une autoroute.

Antoine Hervier, à qui l’organisation a fourni un vrai et beau piano, c’est à souligner, a un CV long comme son clavier et c’est un plaisir de l’entendre enfin sur scène pour moi, prenant de nombreux chorus improvisés, impeccable en harmonies et rythmique. Guillaume Souriau lui aussi a de belles références et j’apprécie particulièrement le son boisé de sa contrebasse dont il arrive à tirer des mélodies lors de ses chorus. Alban Mourgues quasiment toujours souriant, marque le tout de son tempo précis s’autorisant quelques fantaisies lui aussi.

Qui se souvient que « Moon River » de Diamants sur Canapé a été taillée sur mesure pour Audrey Hepburn par le compositeur Henri Mancini exigeant qu’elle ne soit pas doublée par une vraie chanteuse et tapant du poing sur la table quand la production voulut couper la scène au montage. C’est devenu un standard universel.

Et qui se rappelle qu’un des titres phares de John Coltrane « My favorite things » vient de la comédie sucrée La Mélodie du Bonheur, d’abord comédie musicale devenue film en 1965. « Un jour mon Prince viendra » chante Blanche Neige , plus tard c’est Miles qui le sussurera dans sa trompette, ce soir c’est Maxime Plisson qui l’espère.

« The bare necessities », nous prouve encore qu’il en faut peu pour être heureux et nous remémore un certain Satchmo qui avait repris ce tube du Livre de la jungle.

Rien de neuf diront certains, si, chaque concert est différent, c’est du jazz ! Le jazz est vraiment là à travers tous ces titres que le quartet nous restitue à sa manière et avec brio.

Une vraie soirée plaisir.

http://maximeplissonquartet.fr/