par Philippe Desmond.

Thélonious café jazz club, Bordeaux le 1er mars 2019.

Plus je vieillis moins je supporte les fâcheux. Ce soir ils étaient nombreux au Thélonious à passer à côté d’un moment de coolitude bien sympa. Est-ce le fait qu’on soit vendredi soir et toutes les misères exagérées de la semaine à se raconter, est-ce le fait que le maire emblématique ait lâché l’affaire l’après-midi même qui libère la parole pourtant jamais empêchée, est-ce le manque d’éducation qui ne permet pas de respecter le métier de musiciens, le fait est que le brouhaha m’était difficilement supportable.

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Il est vrai que Yasmine Kyd, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, évolue dans un registre mellow, sur un beat très cool plus jazzy que jazz, un soul-jazz pour certains de l’acid-jazz ou de l’urban jazz pour d’autres, ce dont j’ignore le sens. Une musique bien balancée, groovy et élégante. Ils sont cinq sur scène autour de Yasmine au chant, Leandro Aconcha aux claviers, Mat’ Stora à la batterie,

Laurent Avenard à la guitare et Zacharie Abraham à la contrebasse pour la touche jazz.

Les compos sont de Yasmine la bretonne d’origine kabyle avec des arrangements hip hop et des samples discrets mais efficaces inventés par le bordelais Redrum, un spécialiste du genre qui travaille pas mal avec les rappeurs et a produit son dernier et quatrième album l’excellent « Show Time ». La voix légère et le timbre de Yasmine me rappellent un peu Randy Crawford, Andreya Triana ou Erykah Badu, très léger voile et sensualité discrète.

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Le beat est fortement marqué par les rim-shots de Mat’ Stora, ça claque, contrastant avec l’ambiance groovie de l’ensemble. Drôle de montage de batterie avec le charley à droite commandé par le pied gauche par câble libérant la main gauche pour marquer le rythme. La guitare joue plutôt en rythmique et le clavier en harmonie, la contrebasse posant le tout avec une signature jazz. Yasmine a une belle présence, sobre et efficace, souriante et expressive. Une douce sérénité qui s’appuie sur le beat sec de la batterie.

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Un peu de West Coast mêlée de soul et de hip hop vous enveloppent avec sérénité, les pieds s’agitent, les jambes aussi, on se sent bouger tranquilou malgré les autres qui se racontent leur vie, sinon leur semaine. Caution jazz avec deux titres dont un à peine ébauché, le légendaire « It don’t mean a thing » et ses doo wap, doo wap, doo wap et le « (You make me feel like) A Natural Woman » de la regrettée Aretha Franklin ; pas vraiment du jazz mais pas loin, d’ailleurs qui a déjà vu la frontière ?

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Easy listening dirons certains, pas vraiment, les compositions de Yasmine sont bien ficelées et quand bien même,  ça fait du bien de temps en temps de prendre du plaisir à écouter des choses apaisantes et élégantes. On devrait même le faire plus souvent ça adoucirait les mœurs un peu énervés en ce moment.

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Ils repassent ce soir au même endroit, allez-y, mais par pitié écoutez-les !

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