Pascal Faidy, jazzmentaliste…

03 mars 2019 | Découverte |

par Philippe Desmond

Théâtre des Beaux Arts, Bordeaux samedi 2 mars 2019.

Je sors d’un incroyable spectacle, pas du jazz mais par un musicien de jazz, l’excellent saxophoniste Pascal Faidy. Poitevin d’origine il s’est installé à Bordeaux voilà bientôt deux ans et Action Jazz le connaît notamment pour l’avoir programmé lors du premier festival Jazz à Caudéran au sein de l’Affinity quintet. On l’a revu récemment avec le Iep Bigtet le big band de Sébastien Arruti (voir chronique dans ces pages) et il possède aussi son propre quartet.

Mais notre homme a une autre corde à son sax, celle de mentaliste.

Alors pour ce spectacle au Théâtre des Beaux-Arts laissez vous embarquer et tordre le cerveau par ce manipulateur, c’en est un, cet illusionniste, c’en est un aussi, mais surtout par ce formidable show man.

Il va jouer avec vous, sans se jouer de vous, toujours respectueux des personnes qu’il sollicite, avec humour et délicatesse ; on n’est pas au cabaret de pépère à se faire tailler un costard dès qu’on bouge. Il y a même une certaine poésie dans son univers. Pascal Faidy va jongler mentalement avec les nombres, les livres tout cela en rapport étroit avec la musique dont il joue beaucoup sur scène. Il est seul mais utilise des loops pour étoffer sa prestation solo à la flûte ou au sax ténor.

Mémoire d’éléphant ? Combines ? Télépathie ? Qu’importe, c’est bluffant ! Enquête policière, jeu musical… tout y passe avec la transmission de pensée en fil rouge.

Je ne peux en dire plus sans spoiler le spectacle. Le mieux c’est d’y aller, mais par contre ne tardez pas, ça finit le 16 mars et dès les premières dates c’était complet. Vous pourrez même repartir avec la musique du spectacle plus des bonus

Ce spectacle incroyable a été joué deux ans de suite à Avignon et s’avère déjà un succès dans ce petit théâtre délicieux qui décidément attire les jazzmen, voir chronique récente sur « Bonsoir Charlie ».

Bon, je sens que je vais passer la nuit à me demander comment il fait… Ca m’énerve, mais ça m’énerve ! D’ailleurs je suis tellement énervé que je vais y revenir avec ma femme, que je ne sois pas le seul ! L’inspecteur Columbo et son imper mastic évoqué un moment aurait fait de même.