The Viper Club avec Jazz For Ever

Par Philippe Desmond

Hôtel Mercure Bordeaux-Mérignac, samedi 17 octobre 2025.

The Viper Club : Jérôme Etcheberry, trompette / Tcha Limberger, violon, voix, sifflements / Sébastien Girardot, contrebasse / Dave Kelbie, guitare

C’est aussi la reprise pour les concerts de Jazz For Ever et Jazz & Swing de l’association Jazz South West

Il faut remercier Jean-Marc Tailleur qui dirige cette association et prend des risques pour organiser des concerts toujours de grande qualité avec des artistes nationaux et internationaux. Les concerts sont toujours doublés, le vendredi à Bordeaux-Mérignac le samedi à Biarritz. Alors pourquoi ce soir étions nous seulement 120 spectateurs alors que le lendemain ce sont 210 personnes qui avaient réservé au Pays Basque ? Une vingtaine de personnes supplémentaires assureraient la pérennité de ces soirées bordelaises.

Ce soir c’est le Viper Club qui lance la saison. Déjà deux ans qu’Action Jazz avait chroniqué l’album « Tain’t no use » ; lien vers la chronique de l’album : The Viper Club

Nous voilà replongés dans le jazz des années 30 avec cette formation calquée sur celle du violoniste Stuff Jones (et son singe sur l’épaule) et du trompettiste Jonah Jones le « Armstrong en second ». Compositions du violoniste, de Fats Waller, d’Irving Berlin et bien d’autres moins célèbres au programme et entièrement en acoustique ; juste deux micros d’ambiance pour ceux du fond. C’est rare à notre époque et si au début cela surprend dans une salle pas si petite, cela donne un rendu naturel et authentique et même ce soir très vintage. Bravo à Pablo pour cette sonorisation discrète.

Tcha Limberger a un style de violon bien à lui et qui peut surprendre dans le style Magyar Nota, plus proche des musiques tziganes de l’Est que du swing. Il chante souvent en même temps, avec malice parfois, toujours dans l’esprit de l’époque, jouant de temps en temps à mélanger cordes vocales et cordes du violon. Il siffle même. Plein de fantaisie, ce musicien aveugle présente les titres avec humour avec son accent belge ; un manouche né en Belgique, ça ne vous rappelle rien ?

Dans le rôle du second Satchmo rien moins que Jérôme Etcheberry grand spécialiste de Pops (un autre surnom d’Armstrong) dont il a enregistré deux albums « Satchmocracy 1 et 2 » . Il en a le son, la verve, l’attaque incisive, les aigus flamboyants, l’utilisation des sourdines et la bonne humeur. Tous d’ailleurs ce soir l’ont aussi, le repas précédent le concert pris avec le public a dû bien se passer…

La rythmique se doit d’être à la hauteur et elle l’est. Le londonien Dave Kelbie en assure une partie en pompe mais aussi créative ; on pense ne pas l’entendre mais pourtant il est bien là, discret mais efficace, bien complémentaire de la contrebasse de Sébastien Girardot. Le franco-australien marque le tempo de façon classique ou d’un slap plus tonique, il est un maillon important du quartet et son rire est communicatif.

Un concert dans la bonne humeur qui rend hommage à une musique vieille de près de cent ans mais qui donne toujours une énergie bienfaitrice. Le vieux jazz sera toujours là.

Prochains concerts

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