Textes & photos Philippe MARZAT

Lundi 15 mars 2021

J1 : Aujourd’hui lundi 15 mars 2021, les acteurs des spectacles de Bordeaux et sa région entrent en scène au Grand Théâtre de Bordeaux. L’information vient d’arriver vers 17h par la voie des réseaux sociaux : « le Grand Théâtre de Bordeaux est occupé ».

Je ne suis pas très loin à ce moment là, je m’y rends et entre en contact avec les représentants du Grand Théâtre qui me disent que tout ce passe très bien, dans le calme et la bonne humeur relative étant donné les motifs. Monsieur  Dimitri Boutleux ( adjoint au maire de Bordeaux en charge de la création et des expressions culturelles) me précise qu’en effet tout est« tranquille et serein ».

Il y avait depuis samedi, des indices qui se précisaient sur une occupation des théâtres comme par exemple l’Auditorium,  la MECA, le TNBA ou le Grand Théâtre de Bordeaux. » M Boutleux me dit encore: « qu’il est favorable au Grand Théâtre et qu’il invite la Mairie de Bordeaux à aller dans cette optique. Cette proposition a été donnée aux organisateurs de l’occupation qui ont voté en assemblée générale pour cet endroit ; beaucoup plus accessible par tous, vu l’emplacement, le prestige du lieu et sa visibilité ».

Un peu plus loin dans le grand hall d’accueil, Framboise Thimonier de la CGT Spectacle est d’accord avec cette visibilité et me parle aussi des revendications des gens des spectacles : « – Impossibilité d’exercer nos différents métiers. Pas de perspectives claires de réouverture des lieux culturels et vie sociale. Ne pas attendre le 1 er juillet pour voir mais savoir de suite un engagement sur la prolongation de l’année blanche pour tous les intermittents du spectacle et son élargissement à toutes les travailleuses et travailleurs précaires , les femmes en congés maternité et /ou les malades non pris en compte etc… ». Elle nous précise elle aussi que : « On nous fait l’aumône ».

Pendant que j’écoute mes interlocuteurs un va et viens a lieu dans le hall où arrivent des matelas, des duvets, de l’eau et quelques vivres pour tenir « au moins un mois »… Et puis une réunion s’organise autour d’une table pour une première assemblée générale d’occupation. Dehors le parvis se vide sous les banderoles, confinement nocturne oblige. Je prends congé pour ce soir, j’y reviendrai voir demain. Bonne nuit à eux.