Par Patrick Beyne, photos Jean-Claude Touzalin.

Jazz à la campagne, le Thou (17) vendredi 8 mars 2019.

Ce soir Pierre de Bethmann et ses acolytes font vibrer la scène, et quels acolytes puisque l’on a Sylvain Romano à la contrebasse et Tony Rabeson à la batterie. Et ici on ne fait pas de l’animation pour divertir, le public est exigeant et reconnaît ceux qui jouent avec leurs tripes, et il a bien raison le public. Ici on n’est pas présent pour « faire le job » mais bien pour donner, vivre et partager.

Pierre de Bethmann .jpeg

Le concert débute avec une reprise de «  Off Minor » thème monkien, histoire de nous mettre l’eau à bouche. « Tous les chemins mènent à Monk »….

Ce soir ils se sont réappropriés les standards. Beaucoup d’audace chez le trio, une fois le thème exposé le propos est fluide et lisible. Les musiques ont emporté le public. Le trio va rapidement s’exprimer dans des échanges d’improvisations avec un élan communicatif.

Pierre de Betmann Trio Sylvain Romano et Tony Rabson.jpeg

Pierre nous évoque sa grande joie et son émotion de partager cette soirée au Thou, scène dont il avait beaucoup entendu parler et qui est devenue mythique dans le paysage jazzistique français. Décidément cette salle, devient « The place to be » pour les artistes nationaux et internationaux.

Vont s’enchaîner, « La Mer » évidemment de Charles Trenet, « Forlane » de Maurice Ravel, « Anthropology » de Charlie Parker, « Beautiful love » de Victor Young, « Je bois » composition d’Alain Goraguer mais popularisée par Gainsbourg, répertoire éclectique par excellence. Les thèmes sont torturés comme aime à le dire Pierre de Bethmann. En fin de programme une musique composée par un artiste encore vivant,  « Começar de novo » du Brésilien Ivans Lis, chanson popularisée par Elis Regina et lui-même.

Applaudissements fournis et chaleureux, belle soirée pleine de complicité avec les artistes qui nous ont fait partager leur bonheur d’être sur scène.

Pierre de Bethmann Trio.jpeg

Merci messieurs, vous n’avez pas fait « Que le job » mais bien au delà. Pour paraphraser Pérec je dirais « J’ai reconnu le bonheur au bruit qu’il a fait en partant »