FRED NARDIN TRIO – « LIVE IN PARIS”

Label Jazz Family – sortie 02 septembre 2022

Chronique de Martine Omiécinski le 13 Aout 2022

Fred NARDIN : Piano, Or BAREKET : Contrebasse, Léon PARKER: Batterie

Fred NARDIN est un jeune pianiste et compositeur trentenaire dont on ne cite plus les nombreuses collaborations avec les meilleurs musiciens et artistes français et internationaux.

Ce double album a été enregistré en public au Sunside à Paris en 2020. Il s’agit de la troisième production du trio c’est dire si ces 3 musiciens se connaissent bien, le bonheur de jouer ensemble s’y perçoit vraiment comme nous l’avions déjà constaté sur la scène de l’Andernos Jazz Festival en 2019 lors d’une magnifique première partie d’Hugh COLTMAN.

Outre l’énorme plaisir d’écouter un concert live, de sentir la réaction du public, on est rapidement gagné par l’énergie débordante de ces 3 là.

L’œuvre propose 1 CD par set avec 8 compositions de Fred NARDIN et 4 reprises (2 de Thelonious MONK, 1 de Kenny BARRON et 1 d’Ornette COLEMAN).

Retenons :

Au premier set :

  • « Green Chimneys » De Th. MONK: pour cette reprise revisitée, au swing incontestable, pour le piano incisif de Fred NARDIN et les éclats hachés et osés de la batterie de Léon PARKER, nul doute que MONK, comme il le faisait parfois, se serait levé pour danser!
  • « Just easy » pour la contrebasse en liberté d’Or BAREKET
  • « Lost in your eyes » pour la belle ligne mélodique égrenée par les 3 compères.
  • « In the skies » pour “l’énorme” et riche solo de contrebasse de l’intro, pour la rythmique en boucle serrée très groovy et le piano brodant soit de la dentelle soit de fulgurantes flèches.

Au deuxième set :

  • « Parisian melodies » pour la qualité harmonique et la complicité du trio
  • « I mean you » autre reprise de Th MONK pour l’audace dans l’impétuosité et rapidité rythmique, pour les échappées libres bluffantes de chacun et le beau duo piano/contrebasse de Fred et Or.
  • « New Waltz » pour la belle mélodie, le jeu remarquable des (multiples ?) mains de Fred, les changements de rythme et les mesures itératives.
  • « Don’t forget the Blues » pour le beau solo bien grave de contrebasse d’Or, celui de Léon PARKER aux percussions (sur la rythmique assurée au piano), pour le scat de Léon (quelque part entre Ravi SHANKAR et Bernard LUBAT !) et son jeu de sonorités avec les joues…Etonnant !

Bref ça joue vite, ça joue fort, brillamment et remarquablement en place ! Le public du Sunside ne s’y est pas trompé !

Vivement un concert dans la région !