Dans cet album, le tromboniste américain Ryan Kerberle et le pianiste allemand (mais francophone) Frank Woeste revisitent la suite pour piano de Maurice Ravel dénommée “Le tombeau de Couperin”. Le CD propose une succession de réécritures et d’improvisations dans un son et une dynamique proches du collectif Snarky Puppy. La comparaison qui m’est toute personnelle reste toutefois relative car la taille du « groupe » (4 au total avec Vincent Courtois violoncelle et Jeff Ballard batterie) est plus réduite. Le dynamisme du  jeu et l’étonnante alchimie des sonorités du trombone et du violoncelle avec les instruments plus « classiques » du jazz se prêtent idéalement au projet.

Il y a fort à parier que, du haut du Panthéon des musiciens, Ravel doit apprécier l’héritage laissé aux musiciens jazz et classique. Dans sa sonate en sol majeur créée en mai 1927 on y retrouve l’influence du jazz et du blues découverts avec Georges Gershwin dans les night-clubs enfumés d’Harlem.

Véritable pont entre la France et le continent nord-américain, entre le jazz et la musique européenne “impressionniste” et avant-gardiste, des Debussy, Satie, Milhaud… cet objet musical inclassable mêle l’élégance à la française à l’énergie américaine.

VINCE