E.D.S. TRIO
« SOMBRE »
5 étoiles
Label Plaza Mayor Company sortie le 24 Février 2023
Chronique de Martine Omiécinski
Stéphane SASSI : Compositions, piano / Raphaël COMMERçON : Basse / Vincent GERAUD : Batterie
Célébrons ce dernier album « Sombre » d’un trio qui refait surface après 17 ans d’absence avec une œuvre tout en nuances du sombre et poignant au plus chaloupé en passant par des ballades pleines d’émotion…Un vrai plaisir !
Stéphane SASSI a d’abord appris la batterie puis expérimenté les claviers de toutes sortes tout en étudiant le piano classique et le piano jazz.
Certains d’entre vous se souviennent forcément, au moins dans la région Sud-Ouest, du « Confluent Big Band » un groupe évolutif qui rassemblait des musiciens de jazz lot et garonnais se mélangeant selon les projets avec des bordelais : de 1996 à 2005 Stéphane SASSI en était le pianiste.
Il a aussi travaillé pour France Inter en tant que compositeur et habilleur sonore, a poursuivi sa route comme réalisateur artistique et producteur.
Les éléments du trio EDS ont fait partie de plusieurs formations et ensemble ont joué dans le groupe de musiques du monde VOUTEE MORE et accompagné notamment Yann LOUSTALOT acquérant une grande liberté de jeu.
Sur cet album, retenons les morceaux suivants :
« Sombre » : Composition de Stéphane SASSI : Son piano scande en boucle des notes sombres de la main gauche, la rythmique le suit dans la même nuance, les ostinatos accrochent les tripes et ne sont pas sans rappeler Brad MELDHAU ou même le trio E.S.T.
« Ralliement » : Composition du trio : pour le coup d’éclat à l’entame, c’est vif, en place, pour le jeu incisif du batteur Vincent GERAUD, pour la liberté d’exécution et le plaisir perceptible de jouer et rejouer ensemble
« Arrière saison » : Pour le plaisir d’écouter cette mélodie cool où les 3 compères sont en totale harmonie sur une compo collective.
« La sérénade de Richards » :Pour le changement d’atmosphère : tempo latino en mode rumba, pour l’apport généreux de la basse de Raphaël COMMERCON sur des graves répétés, pour le groove des 3 puis le piano qui s’enroule et devient lyrique : nul doute il raconte une histoire cubaine !
« Bill’s Moods » : pour le côté jazzy du morceau, le piano volubile, la mélodie qui vous capte et que l’on fredonne et l’important et très personnel apport de la batterie
« Styx » : Toujours itératif et ancré sur les notes basses, les impros font parfois penser à une émouvante lutte
« Ondée » : Pour cette réelle sensation atmosphérique d’eau qui coule en une cascade de notes des 3 musiciens, coups de cordes, de baguettes, de cymbales et piano qui va de l’ondée tapageuse à la fine bruine du final…C’est cinématographique !
Bref un retour réussi qui j’espère se traduira par des concerts en région dont le Sud Ouest !