Carole Simon & Jack Tocah

« Qui comme Ulysse »

Par Philippe Desmond.

Le propre d’un artiste c’est de créer, inventer, en voilà deux qui l’ont compris et appliqué. Carole Simon et Jack Tocah nous proposent une vraie création (mot moins sec et moins technique que projet) tout à fait innovante, un duo donc. Lien vers leur interview en bas de page.

Une voix, quelle voix ! Une basse électrique, quelle basse ! Mais comme par chez nous on aime se raccrocher aux branches, je vais juste évoquer les premières références qui me viennent à l’écoute de cet album. Comment ne pas penser à Joni et Jaco ce que le duo ne me reprochera pas car ils font partie de leur Panthéon à ce que j’ai compris.

La voix de Carole sur les paroles qu’elle a écrites est vraiment un instrument de musique, de par son timbre et son phrasé rythmé. Des unissons avec la basse, des textes profonds en français, des parties en espagnol pleines de fantaisie sur la forme, pas forcément sur le fond comme dans « L’araignée philosophe » , des disgressions en scat (« Monk était branque ») , du talk over et des vocalises (« Tryptique de l’éléphant »), vous cueillent de suite.

La basse, on l’oublie souvent, est avant tout une guitare, Jack l’a toujours su. Agrémentée parfois de quelques effets élégants, elle donne une couleur chaude à l’ensemble. Il nous fait naviguer du jazz au blues avec une grande liberté nous écartant de la case chanson française un peu trop réductrice. C’en est pourtant, prouvant ainsi que notre langue peut swinguer, groover, chanter ; Nougaro l’avait tellement compris déjà.

La fusion voix-basse est étonnante de cohésion, le dialogue est permanent, pas de leader, pas de rythmique, un tout. Pourtant on peut avoir deux niveaux d’écoute, prendre la voix comme l’instrument de musique qu’elle est ou bien écouter les paroles, ciselées mais surtout sensibles, poétiques et parfois engagées. Carole a tant de choses à dire.

Jack a dans les doigts des choses lui aussi à nous raconter,. On devine ce qui est écrit, et on sent très vite les improvisations arriver, riches, inspirées. Les deux partent parfois ensemble à l’aventure, libres, free, toujours sans fausses notes, aux deux sens du terme.

Un mot me vient, envoûtant. J’imagine déjà les soirées de ce drôle – pas si drôle – d’hiver me réchauffant à la flamme de cette musique, à la rondeur de la basse de Jack Tocah, à la chaleur de la voix chuchotée de Carole Simon, à ses chabada, ses bala bala, ses doum doum dim. Merci.

Interview : https://lagazettebleuedactionjazz.fr/heureux-qui-comme-carole-et-jack/

Commande sur : https://www.paniermusique.fr/les-cds/4659-qui-comme-ulysse-duo-carole-simon-jack-tocah-3760301214601.html?fbclid=IwAR1gRMV93IOPdNGhP3b5lhzJnQxX9Q9nogC2uWWc_sW_nWaQM86y0DPrthM

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