BENJAMIN ASNAR TRIO – « K »
5 étoiles – « Pépite »
Label CDZ sortie le 17 Mars 2023
Chronique de Martine Omiécinski le 24 Mars 2023
Benjamin ASNAR : Guitare basse et compositions
Lucas BELKHIRI : Piano et Fender Rhodes, compositions
Francesco MARZETTI : Batterie, compositions
Yann NEGRIT : Guitare sur « San Javier »
Lilian MILLE : Bugle sur « K »
Benjamin ASNAR est un bassiste et compositeur. Il a fait ses études jazzistiques au Conservatoire puis a joué dans diverses formations notamment en Italie, au Japon et aux USA. Il s’est enrichi de nombreuses influences au-delà de sa propre culture méditerranéenne et latine.
Lucas BELKHIRI est pianiste et maître de chant du cœur de l’armée française et de la garde républicaine, le classique et le jazz lui sont également familiers.
Francesco MARZETTI, originaire d’Italie, est quant à lui un grand connaisseur des musiques méditerranéennes, de la musique Gnawa au flamenco.
Le trio, fort de ses multiples inspirations nous livre un album coloré et terriblement vivant ! Parfois je conclus ma chronique en disant « vivement le concert live » et là c’est en la débutant que je l’annonce tellement ça donne la pèche !
Les compositions sont majoritairement de Benjamin ASNAR mais Lucas et Francesco ont co-composé sur 2 morceaux pour le premier (« San Javier » et « Calle Mostoles » 1 pour le second (« San Javier »).
Quelques mots sur mes « préférences » :
« Kadish » : Quelques notes feutrées au piano puis la basse prend l’ascendant sur un tempo beaucoup plus itératif comme une prière et en même temps au groove incontestable. Quelles nuances orientalo-latines ! Chaquemusicien devient tour à tour le maître des tempos. Un beau dialogue de Benjamin ASNAR à la basse et de Lucas BELKHIRI au piano précède une suite tambour/mailloches du batteur Francesco MARZETTI avant un final à trois « andante » avec force et subtilité : super !
« San Javier » : Après l’entame au Fender Rhodes de Lucas et à la guitare de Yann NEGRIT, le piano se fait très jazzy (quelques notes évoquant « My favorite things » version John COLTRANE ?), un long solo de basse au son profond raconte une histoire aux accents andalous « bluesy » sur fond de Fender et de batterie scandée, la guitare en écho. Puis le récit devient encore plus incandescent quand le groupe s’attaque au final.
« Imène » : Entame énergique, percussive par la rythmique plutôt brésilo (« batucada »)/latino, le piano suit, c’est très dansant. Puis changement total de tempo, le Fender surfe sur un rythme plus langoureux, plus intime, le jazz reprend le pouvoir pour nous présenter les différentes facettes de cette « Imène » (prénom féminin) en alternance avec le piano sur un jeu de batterie subtil. La partie finale alterne à nouveau entre tendre mélodie et tempo chaloupé…Très original !
« K » : Après une entame solo à la basse de Benjamin, le piano volute sur la batterie incisive. Le bugle de Lilian MILLE entre en scène sur cette mélodie chaloupée. Un chorus très libre, (voire « free » !!!) du piano nous embarque suivi d’un solo non moins libre de la basse.
La mélodie est imparable, de celles qui vous poursuivent ! L’alternance douceur/force, les sons lyriques du bugle qui vous prennent aux tripes et un final très enlevé, c’est jouissif !
Ce morceau titre aussi de l’album est vraiment incroyable !
« Calle Mostoles » : Entame langoureuse aux balais, rythmique latino, mélodie où le piano nous « ballade », basse diserte, batterie pétillante….Un régal !
« Gaby » : D’abord sur un tempo plutôt lent, répétitif, scandé les trois instruments se déchainent pour un passage très rock (aux légères couleurs orientales), la basse s’éclate sur la rythmique proposée par le piano et la batterie. Puis les trois ensemble poursuivent cette épopée époustouflante !
Finalement j’ai gardé ces 6 longues plages très abouties, je n’ai pas pu faire de choix dans cet univers « melting pot » très maîtrisé et totalement séduisant.
L’énergie du groupe est très communicative, c’est brillant !
A écouter fort, en dansant si vous le souhaitez !
Au risque de me répéter : vivement le « Live » !