Albret Jazz Festival #3/3
Textes et photos Frédéric Boudou (cliquer pour agrandir les photos)
Dimanche 10 septembre 2023
Ecole de Musique de l’Albret au Village des Saveurs
Et voila la relève…avec l’école de musique laquelle nous présente, dans le cadre de ce festival, une cinquantaine d’élèves de tous âges, des musiciens inscrits dans les différentes classes de saxophones, trompette, flûte, …, de l’Albret.
Ils nous ont interprété, avec brio il faut le dire, des standards de Jazz et de musiques actuelles.
On a pu constater la convivialité, l’écoute et les échanges entre eux ce qui montre déjà une maîtrise de leurs propres émotions pour les élèves, et une véritable compétence pédagogique bien sûr, mais aussi humaine, pour les professeurs.
Au final, on ne peut que constater la vitalité de l’école de musique locale. Bon vent à tous!
Bernard Sellam & the Boyz from the Hood au Village des Saveurs
Bernard Sellam, après une tournée internationale avec son groupe précédent Awek nous revient avec cette nouvelle formation et on peut dire que ça déménage.
Pas un son ne sort de leurs instruments qui ne nous fait pas bouger, danser, dans un univers profondément Swing et Blues des fifties dont on entend les créations des plus grands du genre, mais pas que, car Bernard Sellam signe quelques-uns des morceaux au groove impressionnant.
Le public ravi est sur la piste de danse durant tout le set et se déhanche dans une ambiance bon enfant.
Les sourires sont là, les gens sont heureux. Le but est atteint.
Hugh Coltman & Matthis Pascaud « Night Trippin » au Théatre de Verdure
14h! Un soleil de plomb écrase le Théâtre de Verdure du Albret Jazz Festival. Les gens sont assis, les uns entassés sous les trop rares frondaisons, les autres en plein cagnard. On surveille le ciel car un petit nuage pointe son nez juste avant le début du concert et vient voiler peu à peu ce soleil trop chaud.
Alors, les gens applaudissent, louant l’organisation du festival d’avoir commandé un peu d’ombre salutaire.
Mais malheureusement, l’humain n’y est pour rien et la nature a décidé. L’accalmie est en effet de courte durée et les chapeaux, casquettes et autres couvre chefs sont de nouveau obligatoires.
Et c’est dans ces conditions extrêmes qu’entre en scène, scène exposée plein sud, Hugh Coltman, Matthis Pascaud et leur quintet.
Ils viennent nous présenter « Night Trippin », leur nouvel album sur lequel ils nous proposent des thèmes New Orleans mais avec des voix d’instruments disons pour le moins électriques.
Hugh se présente avec son éternel costume noir, va résister quelques temps au soleil mais, malgré sa volonté, ne va pas pouvoir garder sa veste jusqu’au bout…
Surtout qu’il ne tient pas en place, se déplaçant sans cesse de l’un à l’autre des musiciens, chantant, dansant, virevoltant, « guitarant ».
Hugh, son complice Matthis, et leurs très doués musiciens, nous montrent aujourd’hui des créations principalement inspirées de « Babylon » et « Gris-Gris », deux opus à la base de la légende Dr John.
On pourrait, à entendre sans écouter, assister à un concert de Rock brut mais si l’on est plus attentif, on perçoit bien davantage. Cette voix envoûtante de Hugh, la batterie qui se répète quelquefois à l’instar des tambours louisianais entrecoupés, scandés par des notes incisives de la guitare de Matthis.
Nous y sommes. Et même si la chaleur ambiante n’est pas aussi humide que dans le bayou, on en voit ici l’ambiance, l’essence. Alligators, serpents géants, insectes omniprésents. Brrr!!!
Nous sommes sur un nuage, ou peut-être un mirage, qui sait.
En tous cas, ils nous offrent aujourd’hui un spectacle décoiffant, détonnant, « endiablant », magnifique d’inventivité et de bonne humeur sur scène, devant un public ravi qui en redemande.
Kyle Eastwood « Eastwood by Eastwood » au Théâtre de Verdure
La chaleur est toujours là, très éprouvante en ce dernier jour de festival. Des bénévoles passent parmi le public afin de donner de l’eau aux gens.
Mais « Show must go on », …
Et oui, l’après-midi continue avec un dernier opus, mais pas des moindres, de l’Albret Jazz Festival.
En effet, c’est au tour de Kyle Eastwood d’entrer en scène avec son quintet pour nous présenter entre autres « Eastwood by Eastwood », un hommage à son Clint de père, avec des arrangements riches et plein d’émotion des musiques de quelques-uns de ses films.
Mais Kyle et les musiciens hors pair qui l’accompagnent vont également nous interpréter des arrangements de grands standards de Jazz dont « Cool Blues » de Charlie Parker, moment magique entre tous, ainsi que d’autres musiques de film dont celle de « Sky Fall » où trompette et batterie s’en donnent à coeur joie, sidérant un public attentif.
Enfin, en rappel, petite note d’humour, le groupe nous interprète le thème bien connu de « La Panthère Rose » que le public tout sourire reprend à l’envi.
Extraordinaire prestation pour terminer ce festival, lequel nous aura séduit par des musiciens et leur ensemble tous plus exceptionnels les uns que les autres, des bénévoles réactifs, attentifs, une orientation de plus en plus respectueuse de l’environnement.
Un grand festival est né il y a trois ans et entre maintenant en pleine maturité. 15 concerts en trois jours et pas une ombre visible au tableau.
Et à propos d’ombre, Attention! Didier Bergen, le directeur artistique, a promis des voiles d’ombrage pour l’année prochaine pour protéger le Théâtre de Verdure des ardeurs du soleil. Espérons que les finances le permettront…
En résumé de ces trois jours, un seul mot : Bravo !