Adrien Brandeis

« Meetings »

Par Philippe Desmond

Découvert par notre équipe au festival Jazz 360 de 2019 – l’édition 2020 n’a pu avoir lieu – le jeune pianiste Adrien Brandéis, alors en quintet, avait vraiment séduit le public par son jazz aux accents latinos. Le revoilà en quartet pour son deuxième album, revendiquant de plus belle ses influences, avec rien moins qu’ Arnaud Dolmen à la batterie et les deux Cubains Damian Nueva à la contrebasse et Inor Sotolongo aux percussions. Mais c’est bien le piano qui mène la danse, Adrien y excelle. Ses deux modèles sont Chick Corea – le titre « Chick’s Garden lui est dédié – et Bill Evans mais il a su se créer un style personnel énergique et mélodique. Pianiste certes mais aussi compositeur inspiré, les dix titres sont de lui et croyez moi c’est du très bon. Ca bouillonne, ça swingue, ça chaloupe, ça bope, du latin-jazz de haut vol.

S’appuyant sur une fantastique rythmique il laisse libre cours à ses doigts sur le clavier, jamais en démonstration, toujours juste dans ses choix, fluide toujours et appuyant ses impros d’ostinatos obsédants que les trois autres enfièvrent. Quand en plus sur le titre « Suave » il s’offre en invité le percussionniste vénézuélien Orlando Poleo on ne tient plus sur sa chaise, on est dans le vif du sujet, caliente ! C’est brillant.

Adrien nous fait souffler un peu avec un titre en solo « Never Know », une promenade très inspirée qui nous montre une autre facette de ses talents. Reprise en trio classique avec le percutant « Not Ready » et le sentimental « Elixir » avant de repartir de l’autre côté de l’océan pour un torride « Cha Cha Paris »

Un facétieux morceau en solo très expérimental conclut l’album, décidément ce jeune homme a de la ressource. Alors surveillons le de près il a encore plein de choses à nous conter, mais en attendant, dégustons ce magnifique album.

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