URIEL HERMAN 

« Different Eyes »

5 étoiles

Ubuntu Music Group Sorti le 30 juin 2023

Chronique de Martine Omiécinski le 31 juillet 2023

Uriel HERMAN : Piano / Itamar BOROCHOV : Invité spécial : Trompette (1,2,9) / Uriel WEINBERGER : Flûte, saxophone (3,5,6,8) / Avri BOROCHOV : Contrebasse (3,5,6,8) / Haim PESKOFF : Batterie (3,5,6,8) / Maayan DOARI : Percussions (5)

Pianiste et compositeur israélien Uriel HERMAN est bien connu d’Action Jazz puisqu’il a performé magnifiquement lors du festival Jazz à Caudéran (que nous organisions) en 2019 avec ses 3 mêmes potes : Uriel, Avri et Haim.

Ce troisième album : « Different Eyes » est un regard intimiste d’Uriel HERMAN avec des parcelles d’enfance (la sienne et celle de son fils) et de coups de cœur allant de Frédéric CHOPIN à Antonio Carlos JOBIM en passant par Michaël JORDAN (Pourquoi pas ?).

Dès le premier morceau nous sommes happés par l’ardeur dégagée par ses propositions tantôt en duo, tantôt en solo ou avec son groupe que l’on a tendance à écouter en boucle tant le plaisir est intense.

Mes préférences :

« Jerusalem » et « Nature Boy »: en duo avec Itamar BOROCHOV. Nous sommes immergés à la fois dans les traditions classiques et orientales. Le piano d’Uriel H. tout en sensibilité porte les volutes magnifiques que la trompette d’Itamar envoie vers le ciel insufflant la chaleur de ses sons mélodieux….Magnifique !

« M.J. » en quartet : pour cet hommage à Michaël JORDAN chaleureux, riche, où la flûte éloquente d’Uriel WEINBERGER part en arabesques rapides sur le piano valsant, la contrebasse d’Avi BOROCHOV se fait incisive sur le socle solide de la batterie d’Haim PESKOFF, c’est terriblement efficace (comme Michaël JORDAN ?)

« Luiza » : d’Antonio Carlos JOBIM joué en piano solo tout charme et velouté avec beaucoup de profondeur

« Fantasy » : Jolie mélodie qui après une entame d’Uriel au piano avec quelques accents orientaux est rejoint par les peaux vibrantes du percussionniste Maayan DOARI puis le piano envoie un dialogue expressif avec la flûte sur un support de contrebasse très présente. C’est touchant, subtil et profond à la fois.

« Paris » : Belle déclaration que cette ode à la capitale, un duo intense contrebasse/piano est suivi d’un solo au saxophone plein de lyrisme et d’âme, superbe !

« Polly » : Tout en nuances à l’intro, une sorte d’urgence saisit chacun qui part dans une création improvisée et se déchaine pour notre plus grand plaisir avant un retour collectif puissant très rythmé et très mélodieux à la fois.

Bref, un album réjouissant à écouter sans modération ! Nous attendons de pied ferme le retour d’Uriel et de ses musiciens dans notre région !