par Philippe Desmond, photos Thierry Dubuc.

Vendredi 20 juillet 2018

Saint Emilion Jazz Festival millésime 2018 c’est parti ! En fanfare même, au sommet de la Tour du Roy comme le veut la désormais tradition ; Stéphane Belmondo y a claironné les premières notes, suivi par les membres de la Old School Funky Family qui peu après ouvraient avec leur énergie musicale la scène gratuite du parc Guadet.

Départ sur les ondes aussi avec le Club Jazafip qui s’est déplacé de ses studios parisiens à la belle salle des Dominicains certainement baptisée ainsi en hommage au directeur du festival Dominique Renard. Il est sur le plateau avec Elodie et Alexandre à converser avec des invités de marque, Stéphane Belmondo, Sylvain Luc et Eric Legnini. Clin d’oeil marqué au lieu avec le premier titre trouvé chez Dean Martin « Hey Brother Pour the Wine » puis des échanges sympathiques, pimentés du duo Belmondo/Luc ; ah cette version de « La Chanson d’Hélène » jouée là, si proche de nous à en entendre les pincements de cordes de guitare et les coulissements des pistons du bugle, magique en ce lieu ! Chanson du film « Les Choses de la Vie », 7ème édition dédiée au 7ème Art oblige.

Mais déjà dans les Douves le premier concert du soir a commencé devant un public pas très fourni, dommage pour lui. Eric Legnini (FR) et son quartet, Boris Pokora (g), Julien Hern (b) et Franck Agulhon (dr) y déroulent l’album « Waxx Up » ; rejoints par la belle chanteuse Natalie Williams pour un set énergique, pas assez jazz pour certains mais pourtant bien efficace.

Place ensuite à l’émotion pure du concert de Cécile McLorin Salvant toute auréolée de son récent Grammy Award pour l’album de jazz vocal « Dreams and Daggers ». Nous avions eu la chance de l’entendre plusieurs fois déjà à Bordeaux mais ici dans ce cadre superbe, enveloppé par la nuit enfin tombée, c’est tout simplement sublime. Accompagnée, plutôt portée, par un trio des plus classiques, piano, contrebasse, batterie avec respectivement Sullivan Fortner, Paul Sikivie et Kyle Poole elle a subjugué le public. La Franco-Américaine nous a éblouis passant de Cole Porter à Charles Trenet « La Route Enchantée » , aux Beatles « And I Love Him » (et non plus Her) et pour scotcher définitivement tout le monde, nous offrant une version déchirante de « La Solitude » de Barbara. Une grande et pas diva pour deux sous.

Au parc Guadet le public a attendu sagement – peut-être moins sobrement, bar éphémère du Conseil des Vins de Saint-Emilion oblige – le dernier concert gratuit. Les jeunes Bordelais d’Hanuman issus pour la plupart des classes de Julien Dubois au Conservatoire de Région ont réveillé toute la contrée de leur soul music électrique et musclée, faisant danser l’assistance jusqu’à près d’une heure du matin. C’est aussi la tradition ici de finir la soirée avec du gros son !

Et ce n’était que le début ! Alors les absents vous avez la chance de vous rattraper avec une journée d’une richesse inouïe !

A midi sonnantes le chœur Basque Lokarri ; pas du jazz ? On s’en moque surtout un bon moment pour l’apéro.

Le jazz, le tradi, le voilà avec Franck Dijeau Big Band, un vrai, 17 musiciens et parmi les meilleurs du genre en France, c’est à 13 heures.

Puis à 15 heures Saxtape, huit musiciens dont 5 saxophones, c’est super !

A 17 heures Shob va réveiller ceux qui faisaient la sieste de son énorme groove.

A 18h30 Ishkero va faire couler du jazz en fusion.

Le soir à partir de 20 heures aux Douves (il reste des places) rien moins que Sylvain Luc puis Stéphane Belmondo pour un hommage à Philippe Sarde. Au gré de ces concerts on retrouvera sur scène André Ceccarelli, Thomas Bramerie, Thierry Eliez, Gregory Privat, Jesse Van Ruller, Sly Johnson… Tentant non ?

Mais comme tout ça est un peu léger (!) le Tom Ibarra Group, actuellement en tournée européenne, viendra conclure en apothéose ce samedi sur la scène du parc Guadet. Et toute la journée des documentaires mêlant musique et cinéma !

Et je ne vous dis pas ce qui vous attend dimanche… (tout sur http://www.saint-emilion-jazz-festival.com/)

Alors à tout à l’heure !