Par Philippe Desmond, photos Philippe Marzat (nov 2018) et Christine Sardaine (25 janvier 2020)

Lundi 11 mai 2020

J’ai parfois été sévère sur ce blog avec FIP, pas pour sa programmation musicale mais pour sa future organisation. Je m’en suis expliqué tranquillement avec sa directrice nationale Bérénice Ravache lors de sa participation au colloque et au jury du tremplin d’Action Jazz (photos ci-dessous). Il est d’ailleurs à souligner que malgré notre prise de position, elle avait eu l’élégance de poursuivre le partenariat entre la station et notre association.

C’était le 25 janvier et je me souviens très bien que ce jour-là justement, alors que nous recevions au Rocher les participants au colloque et le soir au tremplin un nombreux public, nous plaisantions au sujet d’une grippette lointaine, en Chine, un certain coronavirus dont on avait appris l’existence la veille. On ne risquait rien chez nous…

Et puis est arrivé ce que l’on sait, cet interminable confinement que même certains correcteurs d’orthographe ne connaissaient pas. Se refaire une vie différente, avoir du temps tout à coup, trop de temps pour les musiciens et autres artistes privés de concerts ; mais pas pour tous, je n’oublie pas ceux qui travaillent et notamment celles et ceux qui sont en première ligne, des hôpitaux aux caisses de supermarchés.

Dès le début le clairon ininterrompu des chaînes d’info (infaux) avec ses dissonances, ses couacs m’est devenu insupportable, la musique, elle, devenant indispensable. Les disques, CD ou vieux 33 tours (on ne disait pas ou peu vinyles avant) ressortis du placard, le streaming et bien sûr FIP. Rien de plus commode, un smartphone avec l’application ad-hoc, une petite enceinte nomade et voilà le jardin à entretenir qui devient concert en plein air, le garage à ranger qui se transforme en club de jazz, l’insomnie qui devient agréable. On attrape au vol sur l’onde fipienne certaines connaissances, les Bordelais d’Akoda, notre ami Eric Séva, Laurent Coulondre et Rémi Panossian que nous avions chroniqués il n’y a pas si longtemps, ce qui pourtant semble des siècles. On retrouve les grands standards, on découvre les nouveautés immédiatement identifiables sur l’écran du smartphone, on entend des choses que l’on ne serait jamais aller écouter et on aurait eu bien tort. On esquisse des pas de danse au son d’un vieux cha-cha-cha, on danse le tango corse avec Fernandel, on retrouve ses 15 ans avec Led Zep ou the Meters, on swingue avec Quincy ou Count, on chante avec Bashung, Higelin, Camille ou Bertrand Belin, on se prend à aimer le hip-hop et même la musique classique, on découvre que Ian Dury a un clone vocal, son fils Baxter, on succombe au charme de Mayra Andrade, on plane avec Air… on ne s’ennuie jamais. Et si jamais ça arrivait, on peut même zapper avec les 7 webradios thématiques.

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Sophie au micro (PhM)

Mais pourtant j’ai une sensation bizarre, une sensation d’inachevé, de manque, de vide… Les Fipettes, nos Fipettes, celles de Bordeaux ont disparu ! Où sont Elodie, Isabelle, Muriel, Sophie, Stéphanie, Suzanne ? C’est vrai que l’appli web est bien faite, permettant de choisir sa locale et les infos qui vont avec. Et là plus rien, plus d’infos – et pour cause – plus d’animatrices, seulement la bande son – en mode automatique apparemment – et quelques messages qui au fil des jours s’adapterons à la situation, avec humour comme «FIP, l’addiction s’il vous plaît » (je confirme) ou « à quoi sert de sortir quand on a FIP à la maison ! » ou avec solidarité comme ces coups de pouce à la production nationale et les « concerts à la maison » à 12 h et 16 h sur la page Facebook de la radio et encore la série des « Home Studio[s] sur le web..

Et tout à coup un message de Françoise Lagaillarde, la coordinatrice locale, pour nous annoncer le retour des Fipettes à partir du 18 mai, en service réduit certes, de 14 à 19 h, mais retour quand même.

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Françoise Lagaillarde (PhM)

Et, deuxième bonne nouvelle, ce retour durera au moins jusqu’au 31 décembre 2020 alors que la locale devait initialement fermer le 30 juin. Un autre geste élégant de la direction de FIP qui n’a pas profité de la situation pour anticiper cette fermeture, redonnant au contraire et prolongeant même l’antenne à nos amies ? Certainement mais surtout des raisons techniques liées au retard, compréhensible au vu de la situation, dans les procédures de reclassement, mais appréciable car, quand la reprise va s’annoncer, nos animatrices auront un rôle important à jouer dans la diffusion des informations et la relance de l’activité du spectacle vivant. Ce rôle qu’elles ont toujours eu et qu’il serait dommage de leur retirer définitivement.

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Stéphanie, Isabelle, Muriel, Suzanne, Elodie et Sophie. Devant, Françoise Lagaillarde (PhM)

Alors mesdames, heureux de retrouver bientôt vos douces voix pour nous annoncer, espérons-le, des bonnes nouvelles et nous tenir au courant de l’activité des artistes régionaux et des lieux que nous aimons tant !

Rendez-vous avec Elodie lundi prochain à 14 heures sur FIP Bordeaux !

« Fipettes, l’addiction s’il vous plaît ! »

Bonus : maintenant que vous connaissez leur visage, c’est le moment d’y associer leur voix, alors voici la clé pour la semaine prochaine :  lundi Elodie, mardi Muriel, mercredi et jeudi Sophie, vendredi Isabelle, samedi Stéphanie et dimanche Suzanne. On dit merci Action Jazz !

PM carte Action-Jazz et MARZAT copie

Carte AJ