par Patrick Beyne, texte et photos.

Action Jazz – La Rochelle Jazz Festival. 13 & 14 octobre 2021

Grande émotion pour tous, public et organisateurs, retrouvailles au travers des gouttes d’une Covid volatile à l’occasion de cette 24ème édition.

Comme à son habitude la programmation du festival se partage entre découvertes et artistes confirmés et tout cela en suivant les veines de l’actualité.

Rodolphe Lauretta quintet

Premier plateau « habité » par Rodolphe Lauretta et ses 5 comparses qui nous ont fait la surprise d’une musique pleine d’une belle énergie. Objectif de la formation : nous faire partager leur plaisir de jouer les toutes dernières compositions du saxophoniste.

Des compositions aux influences jazz-funk, hip-hop et caribéenne pour le plus grand bonheur du public vite conquis par l’énergie déployée sur scène. Bonne humeur communicative aux rythmes caribéens avec « Kréolia », titre éponyme du cd qu’il a sorti tout récemment. Une dédicace funky à une de ses références musicales avec « The Roy » vraisemblablement en lien avec le trompettiste Roy Hargrove dans laquelle le trompettiste Hermon Mehari intervient très justement. Un répertoire de compositions originales et la reprise très groovy d’un titre signé du pianiste Alain Jean Marie.

Des arrangements laissant une place très équilibrée aux sidemen que ce soit Vincent Charrue aux claviers, Emmanuel Camy à la basse Moog, Alix Goffic à la batterie et Hermon Mehari à la trompette.

Un nom à retenir pour des concerts festifs et joyeux.

Makaya McCraven

Second plateau avec le batteur Makaya McCraven tout droit venu de Chicago pour une tournée européenne et son indispensable participation au La Rochelle Jazz Festival.

Peut-être Inutile de revenir sur son qualificatif de ‘’scientifique du rythme ‘’ qui lui correspond à merveille. A cette occasion il est entouré du saxophoniste De’Sean Jones et du bassiste Joshua Ramos.

Une musique qui laisse beaucoup de place au saxophoniste qui s’est régalé, et le public par la même occasion, de l’utilisation des effets électroniques, écho, réverbération, etc….

Globalement une musique innovante et créative pour le plaisir d’un public ouvert à de nouveaux territoires musicaux.

En résumé, une soirée qui laisse de bons souvenirs…

trio Landscape

A l’occasion de cette nouvelle édition une série de Jazz Club très qualitatif et pour commencer le trio Landscape brillamment mené par le saxophoniste Manu Pelletier accompagné du contrebassiste Cyril Babin et du guitariste Thierry Bouyer.

Deuxième soirée du festival aux couleurs Brothers and Brothers autrement dit deux fratries.

M.O.M

M.O.M, abréviation derrière laquelle se cachent, pas pour longtemps rassurez-vous, les frères Moutin et le saxophoniste Jowee Omicil. Peut-être, après tout, que cette abréviation fait référence à ‘’ Mother of Madness ‘’, ‘’ la mère de la folie ’’ dans sa traduction littérale, tant nos trois compères laissent surgir de folles mélodies.

Nous sommes loin de la bande dessinée du même nom où chaque héros a pour objectif d’éliminer des méchants. Point de méchant à occire en ce lieu, comme à leur habitude, François Moutin à la contrebasse et Louis Moutin à la batterie ont assuré une section rythmique de haut vol pour permettre au saxophoniste de laisser toute liberté à son art d’improvisateur. A voir et re-voir…..

Belmondo quintet

Soirée qui se prolonge en beautés visuelle et sonore avec le quintet des frères Belmondo.

C’est pour eux l’occasion de présenter leur album « Brotherhood » qui peux se traduire par « Fratrie ». Point d’hésitation, c’est visuellement une belle fraternité complice qui les unie, les regards échangés ne trompent pas, et l’image sonore révèle une maturité sans appel.

Un répertoire de compositions partagées, inspirées et peut-être même influencées, par des illustres prédécesseurs, Bill Evans, Yusef Lateef, Woody Shaw….

Dans ‘’ Prétexte ‘’ Stéphane rappel tout l’amour que les frères portent au jazz modal et dans ‘’ Song for Dad ‘’ c’est tout l’amour qu’ils partagent pour leur père récemment décédé.

Longue introduction d’Eric Legnini, magistral au piano, sur ce dernier thème sans oublier une section rythmique, Sylvain Romano à la contrebasse et Tony Rabeson à la batterie, qui se révèlent de solides compagnons d’aventures musicales tout au long du concert.

Une belle soirée pour un public conquis.