Andernos Jazz festival 2023 #1
Du jazz toujours à marée haute !
Textes de Philippe Desmond, photos Philippe Marzat
Vendredi 28 juillet :
Inauguration du festival, le Big Band de Mios, l’exposition de photos et de guitares.
Dans le beau jardin Louis David la foule commence à arriver pour l’inauguration de ce 50ème festival créé en 1968 et dont quelques éditions n’ont pu avoir lieu. La veille, Bernard Jouan du Hot Club d’Arcachon a retracé à la Dolce Vita ces années de jazz à Andernos lors d’une conférence. Pour Monsieur le Maire, le festival est à tout jamais associé à Andernos, comme le Bassin, les huîtres, il fait partie de son patrimoine. Bonne nouvelle pour l’avenir donc. Eric Coignat nous présente le programme qu’il a lui seul concocté. Il faut le savoir, toute l’année il fréquente les concerts, se déplace dans des festivals, toujours à l’affût de ce qui pourrait animer sa prochaine fin de juillet à Andernos. Un vrai travail de fond. Aujourd’hui il est déjà sur l’édition 2024 !
Une inauguration donc, mais pas en fanfare, en big band ! Celui de Music en L’Eyre, l’école de musique de Mios. Nous étions ensemble avec Eric Coignat en août dernier pour le tout premier festival de jazz de cette ville et devant la qualité de cet orchestre d’amateurs, il l’avait coché sur son carnet. Dirigé par le saxophoniste Valentin Foulon-Balsamo, dont on reparlera plus loin, cette formation respecte les codes du genre, l’énergie, les harmonies, les chorus, des chanteuses venant de temps en temps agrémenter la musique ; standards, compositions originales de Valentin se succèdent pour une ouverture réjouissante et encourageante pour le grand public qui fréquente habituellement le festival. Public de passage, en vacances et bien sûr aussi d’amateurs venus spécialement.
Juste à côté du concert à la maison Louis David s’exposent depuis la veille les clichés de concerts de trois de nos photographes d’Action Jazz, Solange Lemoine, Alain Pelletier et Philippe Marzat. Durant le week-end 1500 personnes franchiront l’entrée de l’exposition, un record. Deux luthiers étaient aussi présents avec leurs magnifiques créations de guitare, celle en aluminium (!) de Ted Guitars et les plus traditionnels mais néanmoins innovants instruments de Guitare et Création du luthier Hervé Bérardet ; trônait en belle place la superbe guitare Osiris lauréate de la Bourse des Métiers d’Art du Fonds Cré’Atlantique dont Action Jazz est le propriétaire et qui va être mise à disposition – gracieusement – des musiciens qui le souhaitent (1). Ajoutons le stand de vinyles de jazz de Marijo Darque pour être complets.
You Rascal Band
Après avoir déambulé dans les rues de la station balnéaire voilà nos cinq lillois du You Rascal band sur la scène de la jetée devant une place très vite noire de monde. Avec leur répertoire de jazz classique rendant hommage à Louis Armstrong, le groupe va enflammer la foule et les quelques danseurs qui osent se lancer à côté de la scène. Étonnant de voir de jeunes musiciens s’accaparer ainsi le répertoire de Louis Armstrong, d’Ella Fitzgerald, et d’autres, avec respect et surtout talent. Théophile Parent , joue, chante, scate à la manière de Satchmo, magnifiquement épaulé par Maxime Roux (sax, clarinette), Maxence Basselet (guitare), Hubert Fardel (contrebasse) et Marc-Antoine Moercant (batterie). Un bon choix d’Eric Coignat pour véritablement lancer le festival avec gaîté et simplicité (de qualité).
Toni Green
Le directeur du festival ne fait pas les choses au hasard, pas son genre, il a placé Toni Green, cette diva de la soul, sur la scène de la jetée, là où les gens passent, bavardent, dînent, il sait qu’elle arrivera à capter l’attention ; ça n’a pas raté, la place n’a pas désempli jusqu’à la fin du concert, à minuit passé. La représentante de la fabuleuse scène soul de Memphis, accompagnée du quartet purement français qui la suit quand elle vient en Europe, va secouer l’esplanade. Chanteuse à voix, d’abord choriste pour les plus grands puis comme leader, elle a rencontré le succès en France et au-delà avec le groupe Malted Milk. Engagée contre la ségrégation, attachée au droit des femmes elle propose un show d’une grande sincérité avec ce brin de clinquant habituel de la soul music. Ses tenues, ses émotions montrées avec un léger excès, ses promenades micro en main dans le public, un vrai show. Musicalement ça vous remonte depuis les pieds, jusqu’à vous envahir le cerveau et vous faire oublier tous vos soucis. Il faut dire qu’avec rien moins que Benoît Sourisse aux claviers (à l’orgue surtout), Thomas Planque à basse vrombissante, Paul Héroux explosif à la batterie et Eddy Leclerc guitar hero donnant une touche rock avec ses chorus saturés ça vous secoue les tripes. Ce qu’ils nous ont fait quand Toni est parti se changer pendant dix minutes !!! On aura quand même des ballades onctueuses à souhait, du blues profond, apaisant avant la reprise des hostilités.
Minuit, seule l’eau s’est retirée, l’esplanade est encore bondée, un point de plus pour Eric Coignat et ses équipes.
A suivre…
Galerie photos de Philippe Marzat :
Big Band Music en l’Eyre
Exposition
You Rascal band
Toni Green