Julien Daïan quintet
« Cut-Up »
par Philippe Desmond
Julien Daïan : saxophones
Octave Ducasse : batterie
Tommaso Montagnani : basse
Edouard Monnin : piano, claviers
Cyril Benhamou : flûte
Alex Tassel : bugle
L’art du cut-up, procédé littéraire du découpé, est difficile, il peut déboucher sur des choses obscures mais aussi, et heureusement, sur des créations magnifiques. En voilà une avec cet album du quartet de Julien Daïan, le troisième, rassemblant toutes ses influences actuelles et passées. A l’opposé de l’album concept voilà une belle diversité musicale, riche de ses goûts variés.
Ce patchwork musical commence avec un clin d’œil à Roy Hargrove se « promenant » vers Strasbourg-St Denis, un jazz léger, enjoué, sautillant. Et ensuite ? Un pur reggae, avec Luciano et Mikey General comme invités ! On repart sur du be-bop avec « September Nine » avant une nouvelle surprise, Gainsbarre qui susurre « Trop c’est trop » un sample de son « Ecce Homo et cætera ». Encore du jazz pop qui laisse la place à du hip-hop avec « Everybody love me » feat. Biship Chasten. Inutile de dire que toutes les musiques et leurs arrangements sont particulièrement soignés. Avec « Shinjuku Nemura Nai » on est carrément dans la pop soul. Ce disque est surprenant, il vous secoue à chaque titre avec ses changements d’atmosphère, c’est tellement plaisant. Ballade règlementaire sur un disque de jazz, la voilà , mélancolique, paisible. Sylvain Gontard vient avec sa trompette dialoguer avec le bugle d’Alex Tassel sur le dansant « June Dance » tandis que Guillaume Perret sur le dernier titre vient triturer son saxophone sur un morceau aérien et élégant qui ferme la porte de l’album, tout en douceur.
Julien Daïan est vraiment partageur tant il fait profiter les autres musiciens de sa musique, ne profitant pas de son rôle de leader. J’adore son éclectisme, j’adore cet album.
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Sortie le 28 mai 2021