J4ZZARY secoue la Médiathèque de Pessac
par Philippe Desmond, texte et photos.
Pessac, samedi 9 mars 2024.
En ce samedi matin, la Médiathèque Jacques-Ellul est bondée pour accueillir le prix Espoir 2024 au dernier Tremplin Action Jazz de janvier dernier. Régulièrement le samedi en fin de matinée ce lieu organise des concerts (offerts au public), le jazz y apparaissant de temps en temps. Repéré lors du tremplin par le responsable de la médiathèque, le groupe dacquois J4ZZARY n’a pas déçu lors de ce concert organisé en collaboration avec Action jazz, recueillant les acclamations du public séduit par leur répertoire éclectique, mêlant compositions originales, standards de jazz, soul et pop.
Ces jeunes musiciens ont été formés au conservatoire de Dax où l’un d’entre eux, le tromboniste Charles CAUP enseigne désormais. Martin LABAT-LABOURDETTE aux claviers, Jon CALIOT à la trompette et au bugle ainsi qu’Enzo LAIDI à la batterie complètent ce quartet.
Une entrée originale, les deux cuivres entrant par le fond de la salle et fendant le public (j’aurais tendance à dire la foule) en jouant, la rythmique les attendant sur la scène. D’ailleurs, tout le long du concert on notera un certain métier pour entraîner le public, sans exagération, toujours avec doigté.
Pour le reste, leur maîtrise instrumentale, leur mise en place est déjà suffisante pour séduire l’assistance. Le duo de cuivres, en unisson ou en harmonie, fonctionne à merveille passant de l’énergie (on dirait parfois qu’ils sont plus nombreux) à une douceur remarquable. La maîtrise du trombone par Charles est à souligner, il en tire des sons délicats dont on imagine pas cet instrument capable ; sa formation classique et sa pratique toujours actuelle dans ce domaine musical ne doivent pas y être pour rien. Jon alterne trompette pour l’énergie, bugle pour la suavité avec talent et enchaîne lui aussi les chorus de qualité. Martin, dans le rôle de leader est polyvalent, pianiste, chanteur et présentateur. En duo avec Charles, il vont nous sortir une version d’ « Afro Blue » d’une extrême sensibilité ; ils rendaient hommage avec ce titre à leur formateur et ancien directeur du conservatoire de Dax le regretté Didier Datcharry auquel le nom du groupe fait un clin d’oeil. Enzo avec peu de matériel fait parfaitement le job, que le rythme soit New-Orleans, swing, latino ou de samba. Car tous ces styles sont abordés et d’autres aussi. On passe allègrement de la soul de « Just the two of us » au vieux « Saint-Louis Blues » bien réarrangé et débordant de groove, au L-O-V-E de Nat King Cole, en passant par le « Cheik of Arabia » ou le « Don’t know why » de Norah Jones (en duo piano-voix / batterie). Mais ils intercalent régulièrement leurs composition, là encore avec éclectisme, du latino, la trompette s’y faisant cubaine, bien brillante, de la samba qui finit en swing et même un morceau tirant vers le classique mené avec grande maîtrise par le trombone.
« Gravy Waltz » (« Les mains dans la farine » de Nougaro) pour première partie du rappel la seconde embarquant le public dans des claps chaleureux.
Bien joué les gars, Action Jazz est heureux d’avoir permis votre programmation.
*lien vers la belle soirée hommage à Didier Datcharry : https://blog.lagazettebleuedactionjazz.fr/lhommage-a-didier-datcharry/
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