Interview : Sarah McCoy pour Jazz à Pessac #1
par Philippe Desmond, photos Christine Sardaine (lors du concert, pas de photo autorisée pour l’interview)
Juste avant les balances de son concert au festival Jazz à Pessac, Sarah McCoy a bien voulu nous recevoir à l’improviste dans sa loge. une « fuckin’ » (*) rencontre pleine de rire et de bonne humeur…
AJ : Bienvenue à Pessac Sarah, ça fait deux fois la même année après le concert en février au Rocher de Palmer que tu viens dans la Métropole bordelaise. Tu aimes notre région ?
SM : oui, c’est beaucoup plus chaleureux que Paris en ce moment. Je suis super contente de goûter les derniers jours de l’été ici ensemble.
AJ : comment s’est passé cet été justement, beaucoup de concerts, de festivals ?
SM : Pas trop mais on a fait pas mal de concerts en juillet à Pau. Juste avant on était au théâtre de mer à Sète, c’était incroyable, la pleine lune, les bateaux derrière la scène.
AJ : du blues dans un festival de jazz c’est naturel ?
SM : oui bien sûr. Et avec la musique latino de Roberto c’est cool pour danser, pour boire un coup ! Pas avec ma musique qui est un peu plus lourde
AJ : le répertoire évolue-t-il par rapport au concert de février ?
SM : on joue toujours l’album « High Priestess » sorti en 2023. Je suis aussi avec les mêmes musiciens, on sera trois.
AJ : toujours avec cette même énergie ?
SM : non on va rentrer avec cette énergie « super mal » (rires)
AJ : un nouveau projet qui viendrait bientôt ?
SM : oui, je suis en train d’écrire de nouvelles musiques mais ça prend un peu de temps, je suis en mode de création en ce moment. L’inspiration c’est un diable, ça vient, ça repart.
AJ : tu pars des paroles puis vient ensuite la musique ou l’inverse ?
SM : ça dépend, parfois ce sont les paroles, j’ai un sujet bien dans la tête et il faut en trouver la poésie ; sur les sujets durs ce n’est pas facile, je me bats avec les mots
AJ : est-ce que l’inspiration peut venir en dormant comme certains le disent ?
SM : (rire) C’est différent pour chaque chanson, parfois la musique turn around, qu’est-ce que je vais fuckin’ faire avec ça ? Parfois c’est qu’est-ce que je veux vraiment dire. Quand je trouve c’est tellement spécial (Elle se met à chanter la joie)
AJ : où as-tu appris le Français que tu parles si bien ?
SM : sur mes oreillers !!! (rires) Non, j’ai pris des leçons à la Nouvelle Orléans et Guillaume de mon équipe me l’a pas mal enseigné. Ça fait sept ans qu’on bosse ensemble, avant que je n’habite en France. Il m’a appris des expressions, des blagues françaises
AJ : tu vis en France maintenant ?
SM : oui , juste à côté de Paris. Je me balade avec mon vélo, j’ai vu les jeux olympiques, paralympiques.
AJ : le public blues est-il différent du public jazz ?
SM : en fait je peux pas te dire, je joue avec les yeux fermés ! (rires). Je trouve simplement que les deux publics sont passionnés, il y a plus de points communs que de différence. Et dans le jazz il y a beaucoup de sous-genres, on peut trouver un public plus sage, en blues on est plus sauvage ! Mais c’est difficile de faire la comparaison. Le blues on le ressent , je trouve que le jazz manque parfois de profondeur, d’émotion, il peut être froid. Dans le blues on peut ressentir la puissance de quelque chose encore faut-il comprendre les paroles
AJ : merci Sarah pour cette interview improvisée, il y a dix minutes je ne savais pas que j’allais la faire !
SM : merci d’avoir papoté avec moi !
Fin d’une interview très gaie avec une femme d’un sacré tempérament comme le concert du soir allait nous le prouver, nous dévoilant aussi son côté sombre et tourmenté.
(*) sa ponctuation courante
Compte rendu du festival Jazz à Pessac