Grégory Privat / Samuel Fhima / Japhet Boristhene au Mois Créole

et trio de David Walters

par Françoise Damiens, photos Christine Sardaine

Dans le cadre du mois créole, le 17 novembre 2023 , le Rocher de Palmer nous présente Grégory Privat, claviers et chant , Samuel Fhima à la contrebasse et Japhet Boristhene à la batterie.

Ce trio, à la frontière du jazz et des musiques caribéennes, nous communique d’emblée une belle énergie positive. Grégory Privat, compositeur, aime expérimenter aussi bien à travers ses mélodies instrumentales qu’avec sa recherche vocale, à tessiture étendue, passant avec plaisir de l’aigu au grave. Le trio mêle joliment le jazz à la culture caribéenne toute en sensibilité et élégance. La musique est inventive, intimiste. D’ailleurs l’artiste a monté son propre label de jazz  » Buddham Jazz » pour avoir la liberté de faire la musique qui lui parle et qui nous parle aussi. On y repère une vraie dimension spirituelle : ainsi un morceau est dédié à son grand-père  » Autre rive ». On ressent à travers cette composition jazzy toute l’émotion procurée par le passage… à l’autre rive.

Avec Grégory Privat et ses deux musiciens on se laisse vite emmener dans leur voyage contemplatif. Avec le morceau « Soley » écrit en créole, et dont chaque lettre a un sens particulier pour Grégory Privat, la liberté et souplesse de jeu du piano, la réponse mélodique de la contrebasse et la rythmique soutenue de la batterie , la dimension vocale, le public est embarqué et en redemande !

 

 

En première partie se produisait le trio de David Walters

David Walters trio le 17 novembre au Rocher de Palmer dans le cadre du Mois créole : David Walters au chant, guitare, percussions, claviers , Alex Lefko, à la batterie, chant, percussions, Célia Wa flûte, voix, claviers, percussions.

D’emblée David Walters s’impose sur la scène, roi de la communication avec le public. Sa musique sent le voyage déjà à travers les courants musicaux, funk hip-hop, reggae, folk acoustique et à travers ses références multiculturelles les Caraïbes mais aussi africaines ,françaises, américaines et tout cela porté par une chaleur et une performance physique (danse, il parcourt allègrement la salle,en chantant) et bougeant d’une telle manière communicative, que dès le deuxième morceau, dans cette salle aux fauteuils confortables, plus de la moitié des spectateurs deviennent danseurs.

L’enthousiasme des trois musiciens est irrésistible. Le public répond avec délice au jeu scénique, insufflé par David Walters. Le groove et le plaisir de jouer du trio est vraiment communicative. C’est un moment de fête partagé ou l’intimité s’invite lorsque David Walters nous joue une mélodie créole » meci bondye », apprise par sa grand-mère créole, avec sa guitare puis il entonne un morceau très groovy où il fait monter trois jeunes enfants sur la scène pour vivre ce moment-là avec eux. On peut dire que David Walters ancre le son créole dans une certaine modernité. Il chante d’ailleurs en anglais ou en créole, langue qu’il a apprise dans un deuxième temps, habitant à Marseille enfant. Il exprime son désir de revenir aux racines familiales créoles et parle de son expérience en Afrique qui a été déterminante dans son parcours de vie et musical.

David Walters a pu dire qu’il veut faire une musique vivante et surtout qui fasse effet miroir avec le public. C’est exactement ce qui c’est déclenché ce soir là le public l’a clamé et réclamé à plusieurs reprises.