Girl Power à l’Apollo !
par Philippe Desmond, photos Alain Pelletier
L’Apollo, Bordeaux, mercredi 4 mai 2022.
Cela fait 25 ans que les cartes blanches à Roger Biwandu existent, la moitié de sa vie à occuper quasiment chaque mois l’Apollo, pas celui de New York mais le vrai, celui de Bordeaux. Le rythme a certes été bien perturbé par la crise sanitaire mais depuis quelques mois les concerts y ont repris, souvent en trio, économies obligent, le bar ayant lui aussi souffert.
Aujourd’hui par contre ça rigole pas, ils et ELLES sont dix pour cette soirée Girl Power. Allons y pour la composition de l’équipe. En première ligne, de gauche à droite, Monique Thomas, Thalie Bernard que je découvre, Célia Marissal et Tiana Razafindramanitra, quatre chanteuses qui vont vraiment nous éblouir. Derrière elles, Xaxier Duprat (claviers), Rix (guitare, voix), Marc Vullo (basse), Loïc Demeersseman (sax ténor et soprano), Régis Lahontâa (trompette et bugle) et au fond le patron, surveillant tout son monde, Roger Biwandu à la batterie. Pour une fois il est venu avec son équipement complet, pas d’ambiguïté, ça va donc être du lourd, du très lourd.
Et en effet ça commence très fort : Arihespihiciti ! R.E.S.P.E.C.T, et quatre Aretha Franklin au taquet ! Puis vont défiler devant nous Sister Sledge et « Whe are family », Randy Crawford avec « Street Life » et les Crusaders derrière, Ike et Tina Turner avec leur célèbre version à deux vitesses de « Proud Mary » (Mon dieu la reprise, ce carton !!!), Amy Winehouse et « Rehab », même Diana Ross est là pour « Inside out ». En ces temps de #metoo pas question de se faire piéger par ces quatre Lavelle et leur proposition indécente de coucher avec elles ce soir, on se contentera de reprendre le refrain ensemble ! Plus calme et élégante voilà Sade puis le suave Bill Withers, oh oui quel « Lovely day » ! Tant d’autres hits !
Deux heures de soul brûlante, cette cousine du jazz, conclues par l’explosif « Think » d’Aretha. Les quatre girls dans leurs propres styles différents, en solo, à l’unisson ou en belles harmonies ont régalé. Portées par un combo flamboyant avec sa rythmique et sa section d’enfer pour nous envoyer au paradis, elles ont tout déchiré. L’Apollo est en transe, gigote, danse dans les rares recoins encore libres, chante, hurle, en redemande, nous voilà revenu à ses plus grandes heures, enfin ! On repart avec le plein d’énergie et les oreilles qui sifflent, on est tellement bien.
Girl Power, la puissance mais aussi le pouvoir des filles, si c’est ça je leur donne volontiers !
Prochaine Carte Blanche à l’Apollo le mercredi 8 juin de 19h30 à 22 h pétantes, on peut même se faire un after dans la foulée.