Par Jean-Jacques Cholbi

Festival Jazz Pourpre mai 2018

Si le jazz est célébré partout dans le monde le 30 avril de chaque année (à l’initiative de l’UNESCO), il l’a été incontestablement aussi à Bergerac durant ces trois jours de festival, 19 concerts gratuits à la Boîte de Jazz sur la place Gambetta et 2 concerts « grande scène » au Centre Culturel.

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Bon, d’accord, les fidèles, les mordus, les assidus, enfin quoi, notre public, ceux qui n’en auraient à aucun prix manqué une note, diront qu’il n’y a pas tout à fait le compte de jours (un de moins) ni de concerts (quatre manquent à l’appel et pas des moindres). Ils se souviendront qu’un intempestif avis de tempête les a obligés à quitter dare-dare le Village, sous un déluge de feu et de roulements funestes qui n’étaient plus ceux du batteur qui justement venait de commencer son solo.

Et tous ces musiciens, nombreux déjà sur la route, et certains venant d’arriver, qui ont dû faire demi-tour, tout penauds de ne pas pouvoir participer à la grande fête ( Watson Band Jazz, Robin & The Woods, Apsomessia Quartet).

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Et tous ces festivaliers sortant du concert « Louis Prima for ever » (bon, très bon même) qui n’ont pas pu venir dans la Boîte de Jazz étancher leur légitime soif et swinguer avec l’after du Swing Pump Trio. Heureusement ceux qui étaient allés la veille écouter « Stochelo Rosenberg Trio & Sanseverino » étaient encore sur leur nuage – si j’ose dire en de telles circonstances – et ont moins souffert que les autres, quoique.

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Le lendemain dimanche, le ciel calme et bleu ne nous est pas tombé sur la tête, en tout cas ni plus ni moins que la veille. Après cette nuit de cauchemar, le public a peu à peu envahi le Village qu’il s’attendait à trouver dévasté et tout le monde, sourire béat aux lèvres, a pu boire un bon apéro avec le Djangophil Trio.

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Puis les groupes locaux se sont lancés – Jazz Vocal du Conservatoire et l’Ecole de Musique Le Trèfle Gardonnais – Des gens ont dû commencer à danser avec Bullit jazz Hammond (difficile de resister) et toute la piste fut envahie avec Le Socrate Quartet et sa philosophie du « to be or not to bebop).

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Il ne fut pas difficile pour la sublime Francesca de « Limmie & Francesca », descendue de la scène dans le public, de faire taper des mains, même les plus timides. J’allais oublier : en rognant un peu sur le temps de chaque groupe, notre courageux et non moins diplomate directeur artistique, Michel Vecchioli, a réussi à faire de la place à Silvio Zalambani & Tango Tres, le groupe italien venu spécialement de Faenza pour célébrer les 20 ans du jumelage de Bergerac avec cette ville et nous remplir de bonheur avec son tango argentin revisité avec une immense virtuosté,
Pour finir dans la tradition et oublier un moment la fatigue qui commence à se faire sentir, un bon concert de rock avec Purple Rock et le dernier fût de bière à vider à la buvette.
Pour que vive le jazz ! A Bergerac !

DU JAZZ POUR LES JEUNES !

Le festival est aussi l’occasion de faire découvrir le jazz au jeune (futur) public du bergeracois avec des concerts pédagogiques.
Les élèves de maternelle de Creysse, entraînés par une mise en scène ludique et des ritournelles pleine de swing, ont rapidement vaincu leurs premières appréhensions face à des instruments aussi insolites que le soubassophone, l’euphonium et le trombone, si proches et si sonores (« Baby Jazz » par Philro Jazz Project).


Les élèves des classe primaires de Creysse, Saint-Sauveur et Lamonzie-Montastruc ont écouté « mamajazz » leur conter la folle épopée du jazz depuis sa ville natale de La Nouvelle Orléans jusqu’à New York et Chicago,en passant par le Brésil et la France, tandis que les musiciens illustraient les différents styles et instruments. Nous avons constaté chez de nombreux enfants un sens du rythme certain. (« Chut, Oscar » par Grolektif et Youz).

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Quant aux élèves des collèges de Bergerac c’est à un voyage à travers le monde qu’ils ont été conviés pour découvrir toutes les influences qui ont enrichi le jazz et ses instruments : Amériques du Nord et du Sud, Balkans, Maroc, Espagne, etc. Ce public adolescent s’est beaucoup intéressé aux instruments, à la formation musicale et au cursus personnel des musiciens. (« Laissez passer la musique » de Mystèretrio Quartet).

Après une telle expérience, renouvelée chaque année, nous sommes convaincus que le jazz à Bergerac a déjà son public dans les générations à venir, « pour que vive le jazz ! »