UGO LEMARCHAND 4tet – « THALIA »
4 étoiles Sup
Jazz Family sortie 23 juin 2023
Chronique de Martine Omiécinski
Ugo LEMARCHAND : Saxophone Dado MORONI : Piano Darry HALL : Contrebasse Jason BROWN : Batterie Ce saxophoniste quarantenaire originaire de l’Aveyron n’a certainement pas fini de nous surprendre. Ce touche-à-tout, après le saxophone alto, ténor et soprano s’est frotté à la flute traversière, à la clarinette basse et plus récemment au piano ! Il a participé à diverses formations lyonnaises dont le Mario STANCHEV Quartet, puis a sillonné différents festivals appelé pour sa sonorité particulière. Ici, il est entouré de 3 musiciens aux références mondiales incroyables : -Dado MORONI : un italien grand pro du piano, installé à New-York (a joué avec Dizzy GILLESPIE, Wynton MARSALIS, Chet BAKER, Ron CARTER !!!) -Darryl HALL : bassiste de jazz américain (a partagé la scène avec Stanley CLARKE, Jaco PASTORIUS ou encore Christian MAC BRIDE), il vit en France depuis 2004 où il accompagne de nombreux artistes. -Jason BROWN batteur américain qui a travaillé avec Cedar WALTON, Nicholas PAYTON et Monty ALEXANDER Bref de sacrées pointures ! L’album propose 6 compositions d’Ugo LEMARCHAND et 4 reprises (Sam RIVERS, John COLTRANE, Arthur SCHWARTZ et Bill EVANS) L’urgence de ses propos nous happe d’emblée dans la puissance comme dans la douceur. Mes préférences : « Kan » : création d’Ugo : démarrage de l’album sur les chapeaux de roues avec une énergie incroyable, les accents « free » du saxo d’Ugo volutent sur le rapide piano, les tempos sont nettement marqués par une rythmique inflexible….Ca décoiffe ! « Béatrice » : Cette ballade de Sam RIVERS enracinée dans le Bebop est parsemée de fulgurances free où le saxo s’éclate (Sam RIVERS aurait, sans doute, apprécié !), notons le magnifique solo de contrebasse de Darry HALL. « One Shot » : Pour la belle entame à la contrebasse puis la batterie soft insistant davantage sur les peaux « Thalia » : titre de l’album, cette composition d’Ugo LEMARCHAND nous offre une mélodie pleine de tendresse jouée avec beaucoup d’âme : le saxo déroule l’histoire sur un piano velouté (belle prestation de Dado MORONI) puis glisse habilement ses notes dans les interstices laissés par la rythmique. « Alone Together » d’Arthur SCHWARTZ -1932- : pour le saxo passionné sur ce morceau que l’on a connu par Sonny ROLLINS ou même Chet BAKER. « Blues for Max/Blues for Bouba » : Pour cette proposition d’Ugo, très rapide l’entame, pour la super impro au piano, pour le jeu bluesy à souhait de la contrebasse et de la batterie, pour la place que prend chacun : brillant ! Bref un album équilibré entre reprises et compositions, joué efficacement avec âme