Rocher de Palmer / Bordeaux- Cenon 16/03/2018
Par Carlos Olivera, photos Thierry Dubuc

 

Tom Ibarra Group. Le Salon de musique du Rocher de Palmer à Cenon est plein et on sent qu’une certaine sensation de familiarité s’est installée dans la salle. Les gens se retrouvent, se disent bonjour et discutent un peu partout. Une ambiance familiale, c’est sûr, car Tom Ibarra est d’abord l’enfant du pays. Jeune prodige aimé par le public amateur de jazz de Bordeaux et ses alentours, ce même public qui l’a découvert bien avant qu’il ne devienne une vedette du monde du jazz dans l’hexagone (et dire qu’il n’a que 18 ans!!), étonné par la dextérité comme guitariste mais aussi comme compositeur de ce jeune.

Les musiciens arrivent sur scène et, pour quelqu’un qui ne connaît pas le groupe, le premier choc est de voir arriver ces jeunes se positionner sur scène. A côté de moi une fille le dit, visiblement étonnée, à son copain « mais ils sont tous des gamins ! », et le copain répond avec un énorme sourire qui semble dire « attend qu’ils commencent à jouer et tu vas voir qu’ils ne sont pas des gamins ».

Le concert commence avec « Slap », qui en anglais veut dire « donner une gifle à quelqu’un ». Et effectivement, c’est une gifle de virtuosité qu’on se prend en pleine face, avec cette musique à la sonorité électronique portée par le groupe qui est composé par Tom Ibarra à la guitare, Pierre Lucbert à la batterie, Jeff Mercadié au saxophone, Auxane Cartigny aux claviers et au piano et Antoine Vidal à la basse.

 

Au micro, Tom nous confirme que le concert sera (presque) uniquement composé de la musique de son dernier album, « Sparkling », et je suis content car j’ai déjà entendu l’album et les morceaux sont puissants et la composition excellente, avec des mélodies jouées à l’unisson par la guitare et le sax et portées par une rythmique géniale, et dont les solos affichent une virtuosité et une simplicité très agréables.

Commence alors le deuxième morceau, « Colors » et le concert gagne en intensité. Ici, c’est le saxophoniste qui prend le lead et nous régale avec un solo qui monte progressivement en puissance, accompagné par la rythmique solide de la basse et la batterie. Et il faut remarquer que Mercadié est un saxophoniste qui possède un phrasé et un sens du rythme époustouflants, ce qu’il va démontrer tout au long de la soirée. Troisième morceau, « Eucalyptus », et Auxane Cartigny passe du clavier au piano et « casse » la sensation électronique qu’on avait jusque-là. Puis c’est au tour de Tom, qui commence son solo accompagné par un clavier au son électronique et diffus, dans une lumière basse et une ambiance générale un peu dramatique qui donnent quelque chose de théâtral à la scène, comme si le jeune guitariste émergeait de brumes sonores. Après un instant, le groupe rejoint le guitariste pour continuer le morceau et, finalement, c’est le batteur qui prend le relais pour un solo qui va déclencher un vent de folie dans le public.

Le concert continue et on alterne entre chansons funky et d’autres plus éthérées (comme « Hallucinations »), et, tout au long du concert, chacun des instruments va expérimenter différentes textures possibles, soit par l’électronique (comme la basse à travers les pédales d’effets) ou par la technique (comme le sax). La sensation qu’ils nous laissent est que tous ces jeunes musiciens connaissent très bien leurs instruments, mais aussi que le groupe a une cohésion et une solidité remarquables. Pas d’individualités indésirables mais un jeu collectif très intéressant.

Fin du concert, mais avant de partir on a eu droit à un « ancien tube » de Tom Ibarra, « Mona », qui est acclamé par le public. Finie la musique, les jeunes descendent rapidement de la scène pour retrouver le public, là où ils ont déjà les CDs prêts pour les collectionneurs et les fans. Avant de finir cette chronique, on voudrait adresser une mention spéciale à Guillaume Thévenin, le « sixième membre du groupe », qui a fait le super son du concert et qui va les suivre en tournée! Bravo et merci !

https://www.tomibarra.com/

001

0012