
NUBYA GARCIA
Par Cédric Pichot
14 février 2025, Rocher de Palmer à Cenon.
Nubya Garcia : saxophone ténor / Lyle Barton : piano / Sam Jones : batterie / Daniel Casimir : contrebasse
Un concert que l’on attendait depuis longtemps, depuis la sortie de son premier album en 2020, nous avions hâte de la découvrir sur scène, dans notre région.
C’est au cours de sa tournée mondiale que Nubya nous fait le plaisir de passer par chez nous, et quelle joie.
Artiste émergente de la scène jazz londonienne, figure de proue d’un jazz moderne et très actuel, Nubya a su s’entourer de musiciens de talent.
Mélange d’influences diverses et variées, elle est dans le même esprit musical que d’autres groupes anglais comme, Ézra collective, Kokoroko, Shabaka Hutchings etc…Merci Gilles Peterson…
Sur son dernier disque nous pouvions retrouver Esperanza Spalding, par exemple et le pianiste Joe Armon Jones, entre autres, qui l’accompagne depuis le début.
Et c’est ce dernier disque qu’elle vient nous présenter ce soir, « Odissey ».
Des lignes simples, bien construites, et une pulsation permanente, une culture de hip-hop sans aucun doute, voilà se qui diffère chez elle.
C’est bien écrit, pas de démonstration technique, pas d’esbroufes qui peuvent perdre l’auditoire, un jeu pur et fluide, limpide.
Et ce soir de Saint Valentin, c’est le grand soir.
Le concert commence par des nappes de piano, de manière à nous mettre sur la bonne voix, le saxophone de Nubya accompagne cette douceur, et la rythmique du batteur nous promène entre soûl, funk, reggae.
Son saxophone ténor, peu brillant, nous délecte d’un son chaud et suave.
Le flambeau va passer par chaque musicien, et comme souvent, c’est le leader qui fait le finish.
Ce morceau, de presque dix minutes, nous met en selle.
Le deuxième opus démarre sur un rythme très rapide de la batterie, ça sonne très funky, ça groove fort.
La mélodie est présente, le thème revient et revient encore, le voyage continue, on est transporté par son charisme, cette petite femme avec son instrument si imposant sait donner du coffre, le jeu est rapide et bien marqué, et toujours en se souciant des autres musiciens qui l’entourent.
Le solo de batterie de Sam Jones en est la preuve, accompagné par trois accords au piano, il nous offre un vrai spectacle à lui seul, son jeu n’est pas sans rappeler celui de Tony Allen.
La suite démarre par un phrasé du saxophone riche est enivrant, elle fait tourner ses notes avec une facilité déconcertante, c’est riche sans être pompeux.
Les morceaux suivants ne feront que monter en puissance..
Le jeu se fait de plus en plus énergique, et c’est en solo que Nubya s’offre un moment d’apesanteur, tout en retenue, avec un esprit de « No note », comme Miles Davis savait si bien faire.
Le son de la contrebasse de Daniel Casimir est puissant, et lui aussi vient d’avoir son moment de gloire, épousant parfaitement la rondeur du sax son jeu est délicat, fin de morceau magnifique.
Le dernier thème sera le dernier morceau du disque, et comme pour refermer une page enchantée, le thème est emprunté aux racines caribeene, tres groovy, limite d’un reggae, mais ça sonne merveilleusement jazzy.
Ce soir elle a marqué les esprits, et moi je suis reparti conquis.
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