NICOLA SERGIO TRIO

 « FLAMANTS ROSES »

 

4 étoiles sup

Label InOuies distribution sortie le 28 octobre 2022

Chronique de Martine Omiécinski le 03 Décembre 2022

Trio : Nicola SERGIO : Piano, compositions / Mauro GARGANO : Contrebasse / Christophe MARGUET : Batterie

Invité : Jean Charles RICHARD : Saxophone soprano (2,4,5,8,9)

Nicola SERGIO est un pianiste, compositeur et arrangeur d’origine calabraise qui vit à Paris.

Depuis 2010 il se produit dans des clubs et festivals européens mais aussi en Turquie et Corée du Sud. Il a été salué par la critique et par des prix en Italie (meilleur album et meilleur compositeur italien), en France (Sunside), en Allemagne et en Corée.

Il est entouré sur cet album du généreux contrebassiste italien Mauro GARGANO et de 2 musiciens hexagonaux dont Action Jazz parle régulièrement : l’inventif Christophe MARGUET à la batterie et Jean Charles RICHARD au saxophone soprano (mentionné dans ma précédente chronique pour son apport au bel album « Astral » de Leila OLIVESI).

Dès la première écoute on est happé par le talent de mélodiste de Nicola SERGIO, sa façon de jouer tout en finesse, nous apportant un moment de douceur dans ce monde de plus en plus brutal !

Le titre de l’album a été inspiré par un documentaire animalier tourné en Afrique où les beaux et gentils flamants roses se faisaient attaquer par les vilains et méchants marabouts, cet autre oiseau : charognard celui-ci ! En quelque sorte une allégorie entre le bien et le mal.

Mentions spéciales pour les morceaux suivants :

« La prière de l’autre » : Cette mélodie simple, facile à retenir, entamée lento au piano par Nicola, ouvre la voie/voix au saxophone soprano tout en retenu de Jean Charles RICHARD puis la batterie se fait incisive en contraste et la contrebasse profonde

« Flamants roses » : le sens mélodique est ici cinématographique évoquant le vol magique de ce grand oiseau : maîtrise et finesse de jeu du piano et du soprano, groove magnifique de la rythmique. Un beau morceau avec une deuxième version plus lyrique tout aussi agréable en fin d’album.

« Marabouts » : le tragique engendré par ce vilain oiseau est bien là : évoqué par la marche quasi funèbre du piano de Nicola, les roulements angoissants de tambours et le jeu de cymbales de Christophe MARGUET et par-dessus tout le soprano déchirant de Jean Charles RICHARD, le drame se profile ! Belle réussite.

« Léonard » : Pour la pureté de la mélodie égrenée au piano et le jeu riche de la contrebasse de Mauro GARGANO

« Children Circle » : pour les quelques accords « coltraniens », pour le soprano en verve

Et pour l’ensemble si harmonieux.

Bref, je vous conseille de découvrir la saveur, je dirais même la suavité de ce mélange italo-français du meilleur cru