Ludovic Beier #solo
« Made in black »
par Philippe Desmond
L’accordéon est revenu en force dans le jazz ces dernières années, il a même ses stars. Mais voilà que Ludovic Beier vient se mêler à la fête. Après avoir joué avec le guitariste manouche Angelo Debarre et Sanseverino, il est parti aux USA accompagnant notamment Toots Thielemans, un certain Herbie Hancock et Eliane Elias. Passage avec le Django Allstars dans les festivals de San Francisco, Newport et au Birdland de NYC… Melody Gardot et Guy Marchand ont fait appel à lui. C’est donc du sérieux.
Fort de ces expériences Ludovic Beier n’a pas hésité pour ce disque à se lancer en solo ; audacieux ! Techniquement il en a largement les moyens, précis véloce mais sans excès et musicalement il est très inspiré, toutes les compositions étant de lui, enrichies en permanence de ses improvisations. Enregistré dans les conditions du direct le résultat est surprenant même pour ceux qui comme moi ne sont pas a priori des fans de l’instrument. On se fait très vite attraper. On perçoit le cliquetis des boutons, on entend l’accordéon reprendre son souffle, on le sent vivre, on se croirait en train d’en jouer soi-même.
Ludovic nous offre un répertoire varié, de la valse, du tango, du « Swing to do » de la « Bossa Manouche », deux des onze titres, mais surtout du jazz car contenant beaucoup d’improvisations inspirées. Chaleur, groove, lyrisme sans démonstration, intimisme parfois, ce bel instrument qu’est l’accordéon y gagne une certaine noblesse sans pour autant tourner le dos à ses racines populaires. « Joyful » un hymne à la joie bien enlevé clôture joliment cet album original et plein de passion.
Et si vous pensez ne pas aimer l’accordéon, essayez ce « Made in Black » vous allez vite changer d’avis.
Absilone distribution Socadisc
Artmada Productions
sortie le 26 mars 2021