par Philippe Desmond, photos Thierry Dubuc.

Saint Emilion, 25 janvier 2018.

Concert un peu particulier ce soir car privé. Dominique Renard au nom du Saint Emilion Jazz Festival accueille les partenaires qui à tous les niveaux permettent l’organisation et assurent la communication de cet événement phare qui cette année sera le 7ème. Happy few allez vous dire, certes on peut le voir ainsi, mais grâce à toutes ces personnes nous avons la chance de vivre de réelles émotions et de beaux moments de partage chaque été depuis 2012 et pour beaucoup gratuitement.

Dominique Renard dans sa présentation nous rappelle que Saint-Emilion est connue mondialement pour son village médiéval et ses vins mais l’est désormais pour son festival de jazz. Déjà des réservations sont arrivées depuis le monde entier, jusqu’au Japon précise t-il. Action Jazz est là ce soir, notre association étant associée à sa manière aux autres partenaires, l’occasion pour nous chaque année de vous relater presque en direct les belles choses qui se déroulent. Ici tout se fait avec classe mais aussi beaucoup de simplicité et d’amitié c’est vraiment à souligner.

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En guise de remerciements c’est un concert de Louis Winsberg qui nous est proposé. Ce guitariste d’origine gitane a connu un parcours d’une richesse et d’une variété immense. Il a joué avec les plus grands dans le monde entier et reste le guitariste emblématique du groupe Sixun. Ce soir il nous propose son projet « Jaleo » initié en 2000 dont le troisième album est sorti récemment. Jaleo en Castillan c’est le vacarme, le raffut mais aussi plus généralement le désordre  : que jaleo ! Un vacarme comme ça on en redemande, élégant, raffiné. Ce troisième opus est dédié à Paco de Lucia une figura comme on dit en tauromachie qui du flamenco est aussi allé donner des coups de cordes dans le jazz.

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Ce soir place à cette musique disons flamenca jazz mais ouverte aussi sur la Méditerranée ( Louis se revendique comme un Méditerranéen, un homme du sud ) et même au delà, jusqu’à l’Inde.

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Sur scène autour de lui, la sublime Sabrina Romero (chant, danse, cajon), Alberto Garcia (chant, guitare), Cédric Baud (saz, mandoline) et Stéphane Edouard (percussions) au nom bien français, venu du 93, mais qui ne peut renier ses origines et donc influences indiennes.

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Nous voilà partis pour près de deux heures de voyage de Xérès à Dehli en passant par Istambul au gré de pulsations andalouses, de grooves orientaux, d’ambiances parfumées au curry.

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Découvertes d’instruments insolites comme le Saz, un luth à long manche décliné aussi en version basse, ou cette mandoline aux formes géométriques, ou encore ce petit « banjo » dont Louis va nous montrer le potentiel inouï. Et que dire de cette guitare sitar, la table comportant les fameuses cordes sympathiques dont Louis se sert aussi de harpe ; la même que Pat Methény. Il faut dire qu’avec un tel talent, dans ses mains n’importe quel instrument à cordes sonne merveilleusement.

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Louis Winsberg m’en raconte son histoire. Tous ces instruments – des bijoux – sont fabriqués par Hervé Prudent un luthier de Besançon. Pour le « banjo » il est parti d’une boîte de Mont d’Or, un fromage de sa région ; d’autres font bien des guitares avec des boîtes de cigares ! Quand Louis a essayé ça il a trouvé que ça sonnait très bien et lui a commandé une version mais un peu particulière. Ayant été obligé de faire abattre chez lui un cèdre ou un cyprés séculaire (j’ai un doute) il lui a confié le bois dont Hervé Prudent a fait aussi les autres instruments. Il a dû tout de même attendre plus de cinq ans que le bois vieillisse… Belle histoire.

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Quelle unité dans ce groupe – Louis Winsberg le confirmera « aucun problème d’ego » – avec ces alternances de passages délicats où on perçoit le frotté des cordes et ces fulgurances bourrées de pulsations, chaque musicien excellant dans son domaine. Un éblouissant solo de percussions de Stéphane à qui je demanderai benoîtement de me montrer ses mains à l’issue du concert et qui s’exécutant dans un éclat de rire me dit « on me le demande à chaque fois ! » Ben oui mais moi c’est la première ! Un sublimissime passage de danse flamenca exécutée par Sabrina Moreno, gracieuse des pieds jusqu’au bout des doigts nous offrant des vagues de bras et de mains, virevoltant avec légèreté ou frappant la scène lors de zapateados endiablés au rythme des percussions et des palmas de ses collègues. Lumières superbes pour embellir le tout.

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Le voyage terminé quelques petits flacons locaux nous consolerons d’être de retour…

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Ah au fait le festival de cet été ! Seule information autorisée par Dominique Renard, son thème. Facile, 7ème festival donc 7ème art ! Ça promet de très belles choses !

 

 

Et demain !!!

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