Concert de l’ORCHID du Collectif DELUGE

par Sylvie Delanne

Ce vendredi 18 novembre le Salon de Musique du Rocher de Palmer nous offrait en avant-première de sa sortie nationale prévue le 23 mars au Studio de l’Hermitage, l’excellente ECLOSION du Big-Band ORCHID dirigé par Thomas Julienne, compositeur et contrebassiste, bien connu des milieux musicaux bordelais et parisiens.

Ce collectif paritaire composé de la fine fleur des musiciennes et musiciens français et dirigé d’excellente main par le très en verve, Thomas Julienne, nous a donné le meilleur,

Clément Simon au piano, Mathilda Haynes à la guitare, Nolwenn Leizour à la contrebasse

Olga Amalchenko, Julien Dubois, Maxime Berton, Jeanne Michard et Nora Kamm aux saxophones ( soprano, alto, ténor, baryton et basse)

Gabriel Levasseur, Olivier Gay, Laure Fréjacques et Julie Varlet aux trompettes ,

Sébastien Arruti, Gabrielle Rachel, Rozann Bézier et Sébastien Llado aux pupitres des trombones,

et enfin Luc Issemnan à la batterie (en remplacement de Gaëtan Diaz)

Dès les premières notes d’ »Orchid Harmony », composition du pianiste Clément Simon, nous voilà transportés dans l’univers éblouissant des bals américains des années 1940, quand les trompettes sonnaient hauts, les rythmiques soutenaient les danseurs et les couples se reposaient voluptueusement dans quelques pas de mambo avant de s’envoler de nouveau.

Bien construit, bien rythmé ce premier morceau laissait augurer d’ une suite excellente où chaque section de cuivres ferait résonner l’ensemble. Puis les fenêtres s’ouvrent sur le monde en transe et des univers variés surgissent, l’aquatique « Masque et Tuba » de Thomas Julienne,

Une formidable et ondulante « Traversée du Désert » de Jeanne Michard, où excelle la rythmique de Nolwenn Leizour en écho aux cuivres et les formidables phrases du piano de Clément Simon quand les trombones font souffler une vent de folie. Puis une énigmatique et folle « Machine d’Anticythère » du saxophoniste Julien Dubois. Voilà la composition « Interstellar » de Thomas Julienne dont le titre dit tout. Arrive « Surfin’  » de Sébastien Llado dans une urgence de fin du monde sur les puissantes vibrations de la guitare de Mathilda Haynes… Puis une « Petite Nuit » de Maxime Berton, diablement rythmée.

En apothéose, une composition de Julien Dubois, « Nature Abstraction 1 » : « Matin Calme », une longue note répétitive et entêtante autour de laquelle l’ensemble s’enroule jusqu’à la transcendance du saxophone. Sans doute un clin d’oeil de Keith Jarreth depuis le Kolhn Concert. Tout est bon dans ce morceau, la pulsation, les phrases électriques et les chutes sur le clavier aussitôt relevées, l’émotion de ce battement de cœur incessant qui fait rutiler l’ensemble. J’ai des images de montagne, de fleurs, d’enfants, de rire, de liberté et de pureté. Et voilà la gravité de la vie, les limites, les sursauts d’angoisse. « L’âge » , une lancinance inéluctable., c’est grave c’est lourd

Et tout s’égrène, le jeu devient acide et le temps reprend sa course ses urgences ses fulgurances. Retour du « vert paradis » mais c’est la fin de l’histoire

Merci Julien Dubois pour cette ultime émotion psychédélique, bravo Mathilda Haynes, j’en reste tremblante et sonnée…

Superbe réussite collective que ce concert dans lequel chaque individualité se trouve être un pupitre de premier plan.

J’ai adoré que chaque musicien ait pu s’exprimer individuellement dans le collectif par de brillants solos.

Un vrai grand moment de bonheur, il faut courir acheter le CD , c’est le remède anti-cafard, c’est une ode à la vie, c’est un cadeau pour notre planète en danger, c’est l’Eclosion d’une génération qui a entendu l’appel de la Mère-Nature…

MERCI A l’ENSEMBLE ORCHID ET BON VENT POUR LA REUSSITE DE CE PROJET !!