Labulkrack chez Balzac

Par Philippe Alen

 

Marsac (16), 18 mars 2023

La plupart du temps présenté comme une « fanfare », avec outre ses cuivres, ses anches au complet, deux guitares, une basse et deux batteurs, dont l’un se montre occasionnellement claviériste, Labulkrack est un véritable big-band de jazz. Si l’on ajoute qu’un des trombonistes peut, à l’instar d’un Ray Nance chez Ellington, troquer son embouchure pour un archet de violon, on se fera une idée mieux conforme de la plasticité de cet ensemble. En termes de couleurs, de style et disons-le, de punch. L’orchestre, tour à tour flamboyant et rêveur, chaloupe ou s’abandonne au gré d’un répertoire entièrement dû à Hugo Bernier à la plume fertile. Nous avions pu entendre Labulkrack lors du festival Archipels il y a deux ans1, les mêmes mots viennent pour qualifier les nouvelles compositions de Superamas présentées ce soir-là à la salle des fêtes du petit village de Marsac, surtout connu mondialement grâce à Balzac qui s’est fait son ambassadeur en y implantant l’imprimerie du père Séchard dans les Illusions perdues. Preuve s’il en est besoin d’une constance dans l’inspiration qui sollicite aussi bien l’ensemble que des solistes Une salle comble et réjouie ameutée par Mars en Braconne a fait un magnifique accueil à l’écriture, voyageuse, ouverte à toutes les influences, de pièces qui accordent autant à l’ensemble qu’aux solistes portés par un courant d’énergie ininterrompu. Ainsi charriés, plages lyriques, emportements free, emballements rock ou ritournelles aux parfums des îles, composent une vaste fresque aux couleurs chamarrées du monde. Un monde auquel tel qu’il se rêve mais aussi tel qu’il est : en témoignent ces titres de Cumbia Bamako, leur précédent album : de Flot hypnotique ou Mirage et Grand voile à Syrie mon amour, Typhon ou Politik is Mafia.

En attendant la sortie de leur prochain album en préparation (Superamas), on pourra retrouver Labulkrack dans les Landes, à Saint-Vincent de Tyrosse le 2 juin, au Jardin vert d’Angoulême le 10 juin et le 30 à La Rochelle. Qu’on se le dise.